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Titre Les incendiaires
Auteur Regina Schulte
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 51, no. 1, 1984
Page 55-66
Résumé Les incendiaires. L'examen de 114 procès pour incendie volontaire instruits devant les assises de Munich entre 1879 et 1900 est l'occasion d'analyser une forme de conflit particulièrement fréquente dans les campagnes de Haute-Bavière au 19e siècle. Valets de ferme, cadets célibataires ou enfants illégitimes, par exemple, les incendiaires ont en commun d'être rattachés à la communauté villageoise par un lien faible : en tant qu'ils appartiennent à une maison, à un foyer, à une famille, dont ils ne sont pourtant pas membres à part entière. A la suite d'un incident qui leur révèle l'injustice de cette situation et qui peut être, en lui-même, relativement mineur, ce lien est rompu. La crise d'identité prend alors une forme violente qui réclame des mesures radicales de restauration du soi. Mettre le feu à la maison constitue, en l'absence de ressources politiques ou juridiques, une façon, peut-être la seule possible, de proclamer, à la face du village, l'énormité de l'injustice et la profondeur des blessures infligées. Après cet acte de dénonciation, les incendiaires se livraient habituellement à la police et finissaient leurs jours dans un asile d'aliénés.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Fire-raisers. A study of 114 trials for arson heard before the Munich assizes between 1879 and 1900 leads to an analysis of a form of conflict that was widespread in rural Upper Bavaria in the 19th century. The fire-raisers were often farm boys, unmarried younger brothers or illegitimate children. Their common feature was that they had only a weak link with the village community ; they were attached to a family or household without being full members. An incident, which might be relatively minor in itself, revealed to them the injustice of their situation, and the link was broken. Their identity crisis then took a violent form which called for radical measures of self-re-establishment. In the absence of political or legal resources, setting fire to the house was a way, perhaps the only possible one, of proclaiming to the village the enormity of the injustice and the depth of the wounds suffered. After this act of denunciation, the fire-raisers usually gave themselves up to the police and spent the rest of their lives in a lunatic asylum.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1984_num_51_1_2214