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Titre Luttes professionnelles et antisémitisme
Auteur Maria M. Kovács
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro vol. 56, no. 1, 1985
Rubrique / Thématique
L'antisémitisme
Page 31-44
Résumé Luttes professionnelles et antisémitisme. La montée de l'antisémitisme dans les années 1930 en Hongrie s'est doublée dans les milieux médicaux d'un renforcement de la compétition entre médecins juifs et non juifs pour les marchés sanitaires les plus lucratifs et d'un interventionnisme de plus en plus résolu de l'État pour réglementer ce marché (notamment par le développement des assurances-maladie). Les chambres de médecins, de type corporatiste, créées par l'État en 1936 pour contrebalancer l'influence croissante de l'association des médecins de droite, MONE, seront les lieux d'affrontement entre fractions fascisantes et libérales du corps médical. Même après les lois antijuives de 1938 et de 1939 (qui restreignent la proportion des médecins juifs admis à faire partie des chambres à 20 %, puis à 6 %), le gouvernement continue à combattre l'extrémisme antisémite et applique de manière libérale les lois répressives (jusqu'à en refuser l'exécution dans les territoires récupérés) afin d'empêcher la désorganisation du service de la santé publique. L'invasion allemande de mars 1944 balaie cette politique en y substituant, pour les médecins juifs hongrois également, la «solution finale».
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Occupational Struggles and Anti-Semitism. The rise of anti-semitism in the 1930s in Hungary was accompanied in medical circles by intensified competition between Jewish and non-Jewish doctors for the most lucrative parts of the health market and by increasingly firm State intervention to regulate this market (particularly by developing health insurance schemes). The corporatist-style doctors' federations, set up by the State in 1936 to counterbalance the growing influence of the right-wing doctors, MONE, were sites of confrontation between the pro-fascist and liberal sections of the medical corps. Even after the anti-Jewish legislation of 1938 and 1939 (which limited the proportion of Jewish doctors in the federations to first 20 and then 6 per cent), the Government continued to resist anti-semitic extremism and applied the repressive laws in a liberal way (even refusing to apply them in the recovered territories), so as to prevent disorganization of the public health service. The German invasion in March 1944 brought this policy to an end and put in its place, for the Hungarian Jewish doctors too, the «final solution».
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1985_num_56_1_2249