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Titre Usages choisis du droit : le service juridique de la ligue des droits de l'homme (1970-1990). Entre politique et raison humanitaire
Auteur Agrikoliansky Éric
Mir@bel Revue Sociétés contemporaines
Numéro no 52, 2003 Groupes d'intérêt et recours au droit
Page 61-84
Résumé Dans quelle mesure les usages militants du droit permettent-ils de politiser et de généraliser des griefs singuliers en les liant, par exemple, à des revendications collectives ? Si le droit semble naturellement se prêter à une telle opération, puisqu'il articule des cas individuels à des catégories collectives, l'analyse de l'activité du service juridique d'une association de défense des droits de l'homme (la Ligue des droits de l'homme) invite à nuancer ce constat. Certains espaces se prêtent certes à de telles opérations de désingularisation (l'espace judiciaire notamment). Cependant, l'usage routinier de la référence au droit (notamment par la voie du recours hiérarchique) pour défendre des plaignants s'affirmant victimes de violation de leurs droits par les administrations implique au contraire le plus souvent une « tyrannie du singulier » qui inhibe la politisation du grief et freine ce faisant l'agrégation des malheurs singuliers dans une forme collective d'énonciation des griefs.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Selective uses of law. The legal office of the Ligue des droits de l'homme (1970-1990) between politics and humanity. The cause lawyering is usually analyzed as a generalization and politicization process which aim to link individuals grievances to collectives claims. Through an analysis of the activity of the legal office of an French human rights association (la Ligue des droits de l¹homme-LDH), this paper try to clarify and qualify this assessment. Every years several hundred people apply for the help of the LDH, asking a legal advice (for example in case of racism or police brutality). If in some cases the political dimension is easy to develop (particularly in the frame of a trial), most of them lead to what we can call a « tyranny of peculiarity» which limit the politization of grievance and the constitution of a collective frame of protest.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_052_0061