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Titre « Aux armes ! ». Droits des femmes et intervention humanitaire
Auteur Engle Karen
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 173, juin 2008 Pacifier et punir (1)
Rubrique / Thématique
Page 80-97
Résumé Au cours des vingt dernières années, les droits des femmes ont été progressivement considérés comme faisant intégralement partie des droits de l'homme, au moment même où tant les conservateurs que les libéraux ont appelé à des interventions militaires à but humanitaire en réponse à certaines violations des droits de l'homme. Les premiers ont ainsi commencé à recourir au langage des droits de l'homme, voire du droit des femmes, afin de justifier ces appels, tandis que les seconds ont commencé à adopter un discours et une rhétorique militaire afin de démontrer l'importance qu'ils accordent à ces droits. Cet article analyse ces changements intervenus tant dans le droit que dans le discours des droits de l'homme, et conteste la façon dont ces appels à intervenir militairement alimentent une mentalité de crise. L'accent mis sur la crise dénature les violations ou les violences en question et empêche de prendre conscience du rôle que les interventions, militaires ou pas, ont pu jouer dans la production des crises. Dans le contexte des débats féministes, la prolifération des appels à l'intervention fondés sur l'argument selon lequel des génocides sont en cours ou imminents a ainsi motivé une nouvelle lecture du viol comme génocide. De tels appels sont une réponse, mais aussi un encouragement, à l'enthousiasme des défenseurs des droits de l'homme pour l'intervention militaire à but humanitaire.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Over the past twenty years, women's rights have become largely accepted as human rights, and military humanitarian intervention has become increasingly advocated by both conservatives and liberals as a response to certain human rights violations. Conservatives have begun to use human rights, even women's rights, discourse to justify their calls for intervention, and liberals have begun to use military discourse and rhetoric to show their commitment to such rights. This article explores these changes in human right law and discourse, and objects to the ways that calls for military intervention feed into a crisis mentality. The crisis focus distorts the nature of the violation or harm and displaces an awareness of the ways that both military and nonmilitary interventions have participated in the production of the crises. In the feminist context, the proliferation of calls to intervention based on arguments that genocides are occurring or impending has suggested a new motivation for claiming that rape is genocide. Such calls have both responded to and helped fuel the mounting enthusiasm of human rights advocates for military humanitarian intervention.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_173_0080