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Titre Sciences dures et traduction
Auteur Jean-Marc Lévy-Leblond (entretien)
Mir@bel Revue Hermès (Cognition, Communication, Politique)
Numéro no 49, 2007 Traduction et mondialisation
Rubrique / Thématique
Traduction et mondialisation
 IV. Traduction, plurilinguisme et diversité culturelle
Page 205
Résumé Dans cet entretien de conclusion, Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et épistémologue, professeur émérite de l'Université de Nice, directeur des collections scientifiques aux éditions du Seuil et de la revue Alliage, montre qu'il est faux de penser que les sciences exactes n'ont besoin qu'accessoirement de la langue en raison du degré de leur formalisation, contrairement aux sciences humaines. La conceptualisation en sciences ne saurait se passer de la langue, ni même des langues (et par conséquent de la traduction). Le recours à l'anglais n'est qu'un moyen, nullement une fin en soi – ce que la mondialisation rend de plus en plus évident, au fur et à mesure que la science se décline de plus en plus en hindi, en chinois, ou dans d'autres langues. En refusant d'être plurilingue comme elle l'a été par le passé, la science risque l'aphasie, non seulement linguistique, mais aussi conceptuelle, ce qui n'est pas sans gravité pour la diffusion des connaissances scientifiques à l'échelle aussi bien locale que mondiale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Hard Sciences and Translation
Jean-Marc Lévy-Leblond is a theoretical physicist and epistemologist, now Emeritus Professor at the University of Nice, and the director of the scientific collections at Seuil publishing house and of “Alliage” magazine. In this conclusive interview, he shows how wrong it is to believe language is only of secondary importance in the field of exact sciences because of their formalization. Sciences cannot be conceptualized without resorting to language, or even languages. Using English is just a means to an end, not an end in itself: this is made much clear by globalization, as more and more scientific research is being done in Hindi, Chinese or in other languages. If science persists in refusing to be plurilingual (as was the case in the past), it will incur not only linguistic, but also conceptual aphasy, with negative side-effects on the dissemination of scientific knowledge, both locally and globally.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HERM_049_0205