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Titre Une filière de la mobilité ouvrière : l'accès à la petite entreprise artisanale et commerciale
Auteur Nonna Mayer
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro 1977, 18-1
Page 25-45
Résumé Nonna Mayer : Une filière de mobilité ouvrière : l'accès à la petite entreprise artisanale et commerciale. Un ouvrier sur cinq en France désire se mettre un jour « à son compte ». Mais combien y parviennent ? La réexploitation des données d'une enquête de 1'I.N.S.E.E. sur la mobilité en France entre 1965 et 1970 permet de mesurer combien d'ouvriers français de sexe masculin se sont mis à leur compte dans le petit commerce ou l'artisanat au cours de cette période, et de comparer leurs caractéristiques sociologiques à celles des ouvriers de 1965 et des petits commerçants et artisans de 1970. On constate une mobilité relativement importante entre la classe ouvrière et le petit patronat pour une période aussi brève, facteur de rajeunissement et d'ouverture de la catégorie des petits commerçants-artisans. Mais cette mobilité ne concerne pas l'ensemble de la classe ouvrière. Elle est surtout le fait de jeunes compagnons du secteur des métiers, les deux filières privilégiées conduisant les ouvriers du bâtiment à se mettre à leur compte dans le bâtiment, et les ouvriers boulangers à se mettre à leur compte comme boulangers. Et elle n'est pas forcément synonyme de « promotion ouvrière » ; au moins un tiers de ces ouvriers mis à leur compte sont des fils de patrons, ou de parents aisés, dont l'installation a pu être facilitée par leur famille. Une analyse de segmentation permet de combiner l'effet des variables étudiées pour définir la sous-population ouvrière où le taux de mise à son compte est maximum : il s'agit des jeunes ouvriers qualifiés du bois, du bâtiment ou de l'alimentation, fils de patrons : un sur cinq d'entre eux s'est mis à son compte entre 1965 et 1970 (alors que la proportion moyenne est d'à peine 3 %).
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Norma Mayer : A means for working-class mobility : small business in crafts or commerce. One worker out of five in France wants to set up in business for his own account some day. But how many can achieve this goal ? The reutilization of data from an INSEE survey about mobility in France between 1965 and 1970 lets us measure how many male French workers have gone to work for their own account in small commerce or the crafts during this period, and to compare their sociological characteristics to those of workers in 1965 and of small merchants and craftsmen in 1970. We observe a relatively sizeable mobility between workers and small businessmen for so brief a period, a factor in the renewing and opening of this category of small merchants-artisans. But this mobility does not concern the working-class in its whole. It especially workers to go on their own in construction, and bakery workers to become proprietor-bakers. Moreover this mobility is not forcibly synonymous with the « promotion of workers » ; at least a third of these « workers on their own account » are sons of proprietors or of well-to-do parents. Their going into business could have been facilitated by their families. A segmentation analysis lets us combine the effect of the studied variables in order to define the working class subpopulation where the proportion of those who have gone to work on their account is the maximum : it involves young, skilled workers in wood, the construction industry or the food trade, sons of proprietors. One out of five of them started working on his own between 1965 and 1970, whereas the average proportion is hardly 3 %.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1977_num_18_1_5668