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Titre Le projet comme outil de gouvernement. De Foucault aux territoires de projets
Auteur Panico Robert, Poulle François
Mir@bel Revue Etudes de Communication
Numéro no 28, 2005 Organisation, dispositif, sujet
Rubrique / Thématique
Dossier : Organisation, dispositif, sujet. Quelle approche critique de l'organisation post-disciplinaire??
Page 10
Résumé Dans ce texte, nous avons voulu montrer en quoi la notion quelque peu banalisée de projet trouve un éclairage nouveau chez Foucault qui nous incite à l'analyser dans l'ordinaire des relations comme mise en tension de technologies de pouvoir et de techniques de soi. Si le projet, campé derrière les faux-semblants du choix, correspond bien à une forme actualisée de l'aveu, ce par quoi les individus assujettis acceptent pour une part d'être surveillés et de se laisser conduire, le projet peut apparaître aussi comme un mode de subjectivation, le lieu où ces mêmes individus vont investir leur capital-liberté dans des relations sociales faites de solidarités, et inventer par là de nouvelles formes de gouvernement des autres et de soi. C'est dans les territoires de l'intercommunalité rurale (issus des lois de 1993 et 1999) et dans la relation qu'ils entretiennent avec leurs habitants, que nous avons puisés les exemples qui viennent ici à l'appui de ce constat : les habitants organisés y développent leur désir d'urbanité à travers des projets et ce faisant transforment l'espace en un territoire politiquement constitué. Toutefois, ces formes de gouvernance locale, encore peu prises en compte par nos élites, débouchent sur une dimension nouvelle du collectif : le mode d'adhésion y est « à la carte », et sans cesse autour du projet et de l'habitant actif se joue et se déjoue la question de l'inclusion. Volonté délibérée des acteurs... ou nouvelle discipline ?
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪In this text, we wanted to show in what the somewhat standardized concept of project finds a lighting new with Foucault which encourages us to analyze it in ordinary relations like setting in tension of technologies of power and of techniques of oneself. If the project, camped behind the pretences of the choice, corresponds well to a brought up to date form of the consent, it by what the fixed individuals agree for a share to be supervised and to let itself lead, the project can also seem a mode of subjectivation, the place where these same individuals will invest their capital-freedom in social relations made of solidarity, and will invent by there the new shapes of government of the others and of oneself. It is in the territories of the rural inter-communality (resulting from the laws of 1993 and 1999) and in the relation that they maintain with the individuals-inhabitants, that we drew the examples which come here in support of this report : the organized inhabitants develop their desire of urbanity through projects and by doing this transform space to with it into a political territory. However, these forms of local governance, still few taken into account by our elites, lead to a new dimension of the collective : the mode of adhesion is there « à la carte », and unceasingly around the project and of the active inhabitant and the question of inclusion thwarted is played. Deliberated will of actors... or new discipline ?‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EDC_028_0010