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Titre Un regard sur l'histoire : les générations de l'entre-deux-guerres
Auteur René Gallissot
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 1, no 2, décembre 1985 Générations nouvelles
Rubrique / Thématique
Articles
Page 55-67
Résumé Pour qu'il y ait deuxième génération, il ne suffit pas que l'on puisse distinguer les jeunes et que ceux-ci subissent la perpétuation de la condition immigrée. En effet l'expression d'une génération jeune n'est pas totalement inédite. Les révolutions de 1848 en Europe offrent des illustrations ; mais ces manifestations restaient le fait d'une jeunesse étudiante. Dans la masse des travailleurs immigrés jusqu'à la deuxième guerre mondiale par contre, la deuxième génération n'apparaît guère ; c'est qu'elle demeure généralement enfermée dans le milieu communautaire et familial avant d'être happée par la vie du travail. N'échappent à cette invisibilité que les jeunes en rupture communaire ; il en est ainsi de la deuxième génération ouvrière qui s'engage en militantisme. En outre en les dénonçant comme métèques, le racisme et particulièrement l'antisémitisme mettent en vedette les jeunes qui accèdent à la nationalité française. En réalité, les naturalisations ne s'effectuent que lentement. A l'inverse, la deuxième génération d'aujourd'hui ne tirerait-elle pas son originalité de sa francisation accélérée et de son assimilation culturelle qui la fond dans l'ensemble jeune ? Les jeunes immigrés ne sont alors qu'une composante de la génération jeune entraînée dans un mouvement de transnationalisation ; c'est une génération politique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The term « second generation » migrant refers to much more than merely the offspring of immigrants and cannot be equated merely with the continuation amongst migrant children of the poor conditions faced by their parents. Although the term has previously been associated, for example, with the 1848 revolutions in Europe, the youth responsible for these events were students. Amongst the many immigrant workers who arrived before the Second World War the term « second generation » cannot really be applied and was scarely used. This was because migrant behaviour was determined by the communities in which people lived and by family bonds which influenced people 's outlook long before they were exposed to working life. Only by breaking away from their communities could immigrant children achieve anonymity : as a result the « second generation » became militant young workers. In spite of racism and antisemitism and being denounced as young scum (« métèques ») some of them acquired French citizenship. In practice the number of French « nationalizations » grew only slowly. Today, the pattern has been reversed with the « second generation » finding its identity by rapidly becoming French and by cultural assimilation within the younger generation. They can thus be regarded as a part of international youth which, as a generation, is itself a political movement.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1985_num_1_2_980