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Titre Une enquête nationale égyptienne sur la migration internationale de travail (1974-1985)
Auteur Nader Fergany
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 3, no 1-2, 1er-3ème trimestre 1987
Rubrique / Thématique
Articles
Page 115-130
Résumé La question de l'émigration est fréquemment évoquée en Egypte depuis l'essor des flux migratoires vers les pays pétroliers arabes au cours des années 70. Grâce à l'Enquête Egyptienne sur l'Emigration (EES) de 1985, on dispose maintenant d'informations solides sur ce sujet. Au total, 2 millions environ d'Egyptiens, travailleurs et familles, ont émigré entre 1974 et 1985 et 1,5 million se trouvaient à l'étranger au moment de l'enquête. Un chiffre bien inférieur aux estimations courantes. La plupart des émigrants sont des hommes seuls (âgés de 32 ans en moyenne), sans doute à cause des restrictions à l'immigration familiale, et des conditions de vie pénibles dans les pays d'emplois. La majorité est mariée, même si le pourcentage a baissé pendant la période de référence. La proportion de migrants qualifiés a augmenté. Les destinations ont varié au fil des années : l'importance de la Libye et de la Jordanie a diminué en raison des problèmes politiques et économiques locaux, tandis que le Koweit et l'Arabie Saoudite accueillaient un plus grand nombre de travailleurs égyptiens. L'émigration vers l'Irak semble plus faible (500 000) que les estimations habituelles, et elle est composée presque entièrement de célibataires. L'évaluation de l'impact de l'émigration sur l'Egypte est difficile, car ses effets se confondent avec ceux de la politique de « portes ouvertes » qui s'est déroulée en même temps et sans doute de manière plus incisive. L'enquête indique aussi que l'émigration n'a pas créé de comportements économiques nouveaux, même si les foyers émigrants ont pu acheter entre 1974 et 1984 davantage de biens de consommation durables et se constituer un capital plus important. L'émigration a facilité aux intéressés la réalisation d'aspirations par ailleurs très répandues dans la société égyptienne.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Emigration has been the subject of considerable speculation and debate in Egypt since large-scale labour migration to the Arab oil-producing countries began in the mid 1970s. Reliable information on the subject is now available from the Egyptian Emigration Survey (1985). After a detailed description of the methodology, preliminary findings of the survey are summarized. In all, roughly 2 million Egyptians emigrated, as workers or their dependents, between 1974 end 1985, and 1,5 million were abroad at the time of the survey, i.e. well below popular estimates. Emigrants tend to be unaccompanied males (average age 32 years), probably because of tight controls on dependents and difficult living conditions in the receiving countries. The majority are nevertheless married, though the proportion has fallen during the reference period. Both workers and their dependents are increasingly well educated. Destinations have changed over the decade: Libya and Jordan have declined in importance, following political and economic upheavals respectively, while Kuwait and Saudi Arabia are now taking larger numbers of Egyptian workers. Emigration to Iraq seems to be more modest than sometimes reckoned (500,000), and almost entirely made up of single males. It is very difficult to assess the impact of emigration on Egypt, especially as its effects merged with those of the « open door » policy, which was developed at the same time and was arguably more influential. The survey suggests that distinctive behaviour patterns cannot be traced to emigration: indeed emigrant households did acquire rather more consumer durables and capital than non-emigrants between 1974 and 1984, but their preferences were almost identical. Emigration has thus simply allowed those concerned to finance widely shared aspirations, admittedly at a some-what higher level, although some non-emigrants have been even more successful in adding to their capital.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1987_num_3_1_1130