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Titre Théâtre identitaire ou théâtre universaliste : Quelle critique de la « situation postcoloniale » dans le théâtre documentaire aujourd'hui ?
Auteur Bérénice Hamidi-Kim?
Mir@bel Revue Mouvements
Numéro no 65, printemps 2011 Critique-action
Rubrique / Thématique
Recompositions du théâtre critique
Page 91-105
Résumé Alors que le cinquantenaire des indépendances a suscité autant de célébrations que de critiques desdites célébrations, l'enjeu du présent texte est de faire une étude comparée de deux spectacles récents qui ont en commun d'envisager le fait colonial comme un temps au passé mais également comme part du temps présent : Bloody Niggers (Dorcy Rugamba, Jacques Delcuvellerie, 2007) et Vive la France (Mohamed Rouabhi, 2006). Ces deux spectacles critiquent du même mouvement les survivances, les résurgences et les nouvelles formes de domination entre anciennes puissances coloniales et anciennes colonies, entre descendants de colons et descendants de colonisés. Peut-on alors qualifier ce théâtre de « postcolonial » ? S'agit-il d'un théâtre « identitaire » comme l'affirme Gérard Noiriel à propos de l'œuvre de Mohamed Rouabhi, ou d'un théâtre universaliste ? Entend-il faire œuvre historique ou prendre parti au sein d'une guerre des mémoires ? Poser ces questions suppose d'interroger le « au nom de quoi » et le « à partir d'où » de la dénonciation, ce qui implique de considérer avec attention la récurrence de certains choix esthétiques : l'utilisation de matériaux documentaires, le jeu sur la frontalité de l'adresse au public dans une forme-procès et la mise en scène d'une subjectivité indignée. Nous posons l'hypothèse que cette entrée dramaturgique permet de mettre au jour une force spécifique de la critique artistique susceptible d'œuvrer à la relance du projet critique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MOUV_065_0091