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Titre Le "Mai argentin" Des lectures de la Nouvelle Gauche jusqu'au Cordobazo
Auteur Horacio Tarcus
Mir@bel Revue Matériaux pour l'histoire de notre temps
Numéro n° 94, avril-juin 2009 Les Années 68 : une contestation mondialisée
Page 85
Résumé Il y eut bien, à sa façon, un « 68 Argentin ». Cette révolte ne peut se comprendre hors de son cadre international — la contestation mondialisée des « années 68 » — mais elle a ses racines dans les traditions de lutte des travailleurs, des étudiants et des intellectuels argentins. Le « 68 argentin » possède son propre tempo et il se déclenche seulement en 1969. C'est en mai de cette année-là qu'il explose avec la grève des travailleurs et des étudiants de la ville de Córdoba, connue sous le nom de « Cordobazo ». Le péronisme comme les forces de la gauche traditionnelle argentine réfrénèrent la réception du Mai français. La culture politique du péronisme n'encourageait pas les attentes de changement provenant du « premier monde » ; elle avait une image négative des étudiants et une affinité avec le gaullisme. La diffusion des textes du mouvement français de Mai est due essentiellement aux maisons indépendantes de la Nouvelle gauche qui ont fortement contribué à fixer un imaginaire dans la mémoire des Argentins. Les journées du « Cordobazo » ont enregistré des scènes semblables de fraternité entre travailleurs et étudiants, de grandes manifestations, de combats de rue contre les forces de l'ordre, de barricades et de jeunes lançant des projectiles. Aussi, dans la mémoire des hommes et des femmes des années 1960, les images du Mai français se sont-elles superposées sur celles du Cordobazo, souvent nommé « le Mai argentin ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MATE_094_0013