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Titre l'action de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme (FIDH) entre les deux guerres
Auteur Emmanuel Naquet
Mir@bel Revue Matériaux pour l'histoire de notre temps
Numéro n° 95, juillet-septembre 2009 Les humanitaires européens au XXe siècle : entre urgence et diplomatie
Page 53
Résumé Au-delà de l'affaire Dreyfus, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) s'est attachée à « la vie sociale des collectivités » (Ludovic Trarieux) et aux « crimes de lèse-humanité (Francis de Pressensé). S'adossant aux Lumières, aux déclarations, au kantisme cher à Victor Basch et au solidarisme, elle participe en 1922 à la fondation de la Ligue internationale des droits de l'Homme, devenue la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme et actuellement la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH). Avec l'avènement des totalitarismes et autres dictatures, la FIDH cherche à penser les législations nationales en termes de droits face à l'urgence également humanitaire. Ainsi l'une des plus anciennes organisations non gouvernementales (ONG), animée par Aline Ménard-Dorian et devenue un forum civique, concourt avec des limites, des échecs et des réussites, à la formation d'une communauté internationale qui s'exprime autour de quelques élites européennes. De manière originale, pendant l'entre- deux-guerres cette ONG pose la problématique de l'universalité des droits de l'Homme dans l'unicité de l'humanité : elle est donc, avec la LDH, à l'initiative de textes qui serviront de base à la Déclaration universelle des droits de l'Homme en 1948. S'appuyant sur les différentes associations adhérentes et sur des universitaires et des juristes, et surtout sur la LDH, elle travaille les notions d'égalité et de justice pour les minorités, singulièrement religieuses, comme pour les individus. C'est pourquoi, elle se transforme en instance de recours et agit auprès de la Société des Nations, davantage pour défendre les réfugiés et autres exilés que pour les secourir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Beyond the Dreyfus affair, the Ligue des droits de l'homme (LDH) became fond of the “social life of the collectivities” (Ludovic Trarieux) and the “crimes against humanity” (Francis de Pressensé). Leaning on the Enlightenment, the declarations, the Victor Basch's beloved Kantianism and the Solidarism, the Ligue participated in the founding of the International League for Human Rights in 1922, which later became the International Federation of the Leagues for Human Rights and is currently known as International Federation of Human Rights (FIDH). After the advent of the totalitarian systems, the FIDH's aim was to think the national legislations in terms of rights in order to meet the humanitarian emergencies. Thus, one of the oldest NGOs, animated by Aline Ménard-Dorian and having actually become a civic forum, contributes more or less successfully though limitedly, depending the case, to the formation of an international community that expresses itself through several European elites. During the interwar period, this NGO poses the question of the universal character of the human rights within the uniqueness of the humanity. It was therefore the FIDH, together with the LDH, that initiated the texts that would later serve as the base for the Universal Declaration of Human Rights in 1948. Leaning on several adherent associations, academics and jurists, but mainly on the LDH, the FIDH elaborated the notions of equality and justice for religious minorities as well as for individuals. That was why the FIDH's action to the League of Nations was rather an action of defence of the refugees and the exiled persons than of relief.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MATE_095_0007