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Titre Pour une monnaie européenne
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 121, avril 2012 Jean-Marcel Jeanneney à l'OFCE
Rubrique / Thématique
Écoute le monde qui vient : intégration globale et unification européenne
Page 315-324
Résumé Une monnaie européenne est souhaitable, car elle accroîtra la mobilité des facteurs de production entre les pays l'utilisant et elle équilibrera la puissance du dollar et du yen. L'écu ne doit pas être une monnaie parallèle aux monnaies nationales, dont la valeur risquerait d'évoluer différemment, mais s'y substituer et être unique. Il ne sera pas défini par une panier de monnaies, ni par un poids d'or. Sa valeur sera initialement fixée par référence aux monnaies nationales disparaissant. Son cours légal le fera accepter dans tous les paiements. Et il sera admis comme réserve de valeur si la Banque centrale européenne le gère convenablement. Cette Banque devra être indépendante des gouvernements, ne pouvoir faire des prêts aux États et assurer des conditions de crédit à court terme identiques dans tous les pays utilisant sa monnaie. La création de l'écu, en tant que vraie monnaie, est urgente, parce que le SME, malgré ses mérites, a de graves inconvénients, les taux pivots de change étant révisables et le franc se trouvant, en fait, subordonné au mark. L'autre solution, qui consisterait à dévaluer périodiquement le franc, soit au sein du SME, soit en en sortant, serait néfaste pour l'économie française. L'adoption de l'écu impliquerait certes, en apparence, le renoncement à une souveraineté monétaire nationale. Mais celle-ci a toujours été plus ou moins illusoire. Déléguée et partagée au sein d'une institution européenne, elle serait, sous une autre forme, plus réelle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_121_0315