Contenu de l'article

Titre « Se sentir proche quand on est loin » : Mobilité ascendante, distance sociale et liens au milieu d'origine aux États-Unis, en Inde et en France
Auteur Jules Naudet
Mir@bel Revue Sociétés contemporaines
Numéro no 88, 2012 Façades institutionnelles
Rubrique / Thématique
Hors dossier
Page 125-153
Résumé Cet article propose une analyse de la façon dont les personnes en forte mobilité sociale ascendante tentent de maintenir des liens avec leur milieu d'origine. Nous nous appuyons sur 150 récits de réussite de personnes issues des milieux populaires recueillis en France, en Inde et aux États-Unis. Après une réflexion sur la difficulté qu'il y a à définir les « liens » qui unissent les personnes en mobilité sociale à leur milieu d'origine, nous nous efforçons de construire une typologie de ces liens, qui permet d'en établir la très forte variation. Les Indiens en mobilité sociale affirment nettement plus conserver des liens concrets avec leur milieu d'origine que les Français ou les Américains, qui tendent à privilégier des liens qui relèvent avant tout du discours ou des pratiques mémorielles. Leur souci premier semble être davantage de se convaincre d'une continuité « intérieure », quand le souci premier des interviewés indiens est d'être présents dans leur milieu d'origine et, ainsi, de convaincre les membres de leur groupe d'origine de leur fidélité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais So Close, and Yet So Far”. Upward Mobility, Social Distance and Links to the Group of Origin in France, in the United States and in India. This article discusses the way in which people who experience upward social mobility attempt to preserve links with their group of origin. The analysis draws on 150 interviews conducted in France, in India and in the United States among people from modest backgrounds who have achieved prestigious occupational positions. After discussing how difficult it is to define the “links” with the group of origin, we outline a typology which shows that the nature of the links with the group of origin can vary widely. One major observation stands out : upwardly mobile Indians claim to conserve concrete links more frequently than French and Americans do. The links Americans and French claim to preserve are indeed far more often based on their narrative identities or on what can be called “memorial practices”. They put great efforts in convincing themselves of an “inner continuity”, while Indians are more concerned with being physically present among their group of origin, and thus demonstrating their loyalty to the members of their former group.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_088_0125