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Titre Devenir propriétaire en cité HLM : Petites promotions résidentielles et évolution des styles de vie dans un quartier populaire en rénovation
Auteur Pierre Gilbert
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol. 26, no 101, 2013 Propriété et classes populaires
Rubrique / Thématique
Dossier : Propriété et classes populaires
Page 79-104
Résumé La différenciation croissante à l'intérieur des classes populaires se manifeste notamment par un clivage entre fractions précaires des cités HLM et fractions stables propriétaires des zones pavillonnaires. En promouvant l'accession à la propriété au cœur des cités, la politique de rénovation urbaine est susceptible de modifier les logiques à l'origine de ce clivage résidentiel. À partir d'une monographie de quartier, cet article souligne que, au lieu des classes moyennes attendues, les accédants à la propriété appartiennent aux fractions stables des classes populaires. Devenir propriétaire en cité HLM leur permet de connaître une petite mobilité résidentielle tout en préservant les liens familiaux et de proximité essentiels à leur équilibre domestique. Leur trajectoire et les efforts imposés par ce nouvel habitat les conduisent à investir intensément leur monde privé et à mettre à distance le quartier et ses habitants les moins « respectables ». Si la rénovation urbaine modifie le peuplement des cités en freinant les logiques centrifuges qui suscitaient jusque-là le départ des catégories stables, la cohabitation de celles-ci avec les plus précaires ne se traduit donc pas par leur rapprochement social.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Becoming a homeowner on a social-housing estate
The growing differentiation within the working classes is expressed in particular by a divide between unstable populations on social-housing estates and stable homeowner populations in areas of private detached housing. By promoting access to home-ownership within social-housing estates, urban regeneration policy is likely to modify the processes at the origin of this residential divide. This article, based on a monograph of a neighbourhood in Lyon, France, highlights the fact that, instead of the expected arrival of the middle classes, the new homeowners taking advantage of access schemes come from stable working-class populations. Becoming homeowners on a social-housing estate enables them to enjoy a small degree of residential mobility while retaining the links with family, friends and local acquaintances that are essential to their domestic equilibrium. Their residential trajectory and the efforts that this new occupancy status demands leads them to invest heavily in their private sphere and distance themselves from the neighbourhood and its less “respectable” residents. So, although urban renewal modifies the populating of social-housing estates by slowing down the centrifugal processes that, until now, led to the departure of stable population groups, the cohabitation of these groups with the most unstable population groups does not result in closer social relations between the two.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_101_0079