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Titre La sécurité au travail accaparée par les directions - Quand les ouvriers du bâtiment affrontent clandestinement le danger
Auteur Nicolas Jounin
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 165, décembre 2006 Santé et travail
Rubrique / Thématique
Santé et travail (2)
Page 72
Résumé À l'encontre du droit de retrait d'une situation dangereuse reconnu aux salariés en 1982, on observe sur les chantiers de gros œuvre un phénomène paradoxal : non seulement des ouvriers prennent des risques pour tenir les cadences, mais ils cachent aux cadres qu'ils prennent des risques, par peur de sanctions. La prise en charge de la sécurité se trouve en effet divisée entre ceux qui la conçoivent et ceux qui l'exécutent : ce sont les cadres qui décident des règles de sécurité que doivent respecter les ouvriers. Les cadres portent dans le même temps les prescriptions de sécurité et les exigences de cadence, potentiellement contradictoires. Dès lors, une reprise en main de leur sécurité par les ouvriers eux-mêmes implique de transgresser ou de contester les règles posées par l'encadrement. Mais une telle éventualité est rendue difficile par le morcellement du collectif de travail résultant de l'externalisation du travail (sous-traitance et intérim).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais One can see on building sites today a paradoxical phenomenon that goes against the right, granted to waged workers in 1982, to back off from dangerous situations: not only do the workers take risks in order to keep up with the pace of work, but, fearing sanctions, they hide these risks from the management. The management of safety is indeed divided between those who design it and those who execute it: managers establish the safety rules that workers must follow. These rules embody both the safety prescriptions and the pace requirements –that are potentially conflicting with each other. Thus, in order to take their safety into their own hands, workers would have to transgress or contest the rules established by management. But such a possibility is made difficult by the fragmentation of the collective workforce resulting from outsourcing (sub-contracting and interim).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_165_0072