Titre | Picasso in thaw culture | |
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Auteur | ELEONORY GILBURD | |
Revue | Cahiers du monde russe | |
Numéro | volume 47, no 1-2, janvier-juin 2006 Repenser le Dégel | |
Rubrique / Thématique | La conquête des coeurs et des esprits : le Dégel et l'étranger |
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Page | 65-108 | |
Résumé |
Picasso dans la culture du Dégel
Au milieu des années 1950 et pour la première fois en près de dix ans, l'Union soviétique commença à accueillir des expositions étrangères d'?uvres impressionnistes, expressionnistes, cubistes et abstraites. Les expositions occidentales d'art moderne devinrent bientôt parties intégrantes du cadre de vie à Moscou et à Leningrad. Cet article étudie la transformation de la notion d'étranger en celle de familier dans le processus de médiation culturelle et d'appropriation. Il examine la façon dont les visiteurs faisaient la part des choses entre ce qu'ils voyaient et ce qu'ils lisaient, interprète leurs réponses à ces expositions en prenant en considération leurs notions de culture et du ?barbare? ainsi que leurs lapsus et leurs insultes et il met en lumière les émotions suscitées par leur rencontre avec l'art moderne occidental. L'objet central de cette étude est l'exposition Picasso de 1956, événement majeur qui reste l'un des souvenirs les plus marquants du Dégel. Ce n'était pas la première exposition de peinture moderne étrangère de la décennie, mais elle a éclipsé toutes les suivantes, qu'elles soient d'autres artistes occidentaux ou de Picasso lui-même. Elle arriva en Union soviétique pendant une période troublée par des mouvements étudiants, des remous au sein des syndicats des artistes et la révolution hongroise. En conséquence, pour tous les participants, personnel du musée, représentants du parti, étudiants, administrateurs d'universités et visiteurs de tous âges, le nom de Picasso devint synonyme de parole débridée, de foules désordonnées et de perturbations politiques. Le mot ?Picasso? devint une métaphore centrale dans le discours sur le passé et les nouveaux départs, la force et l'innocence, la liberté d'expression et par laquelle se définissait la génération de la fin des années 1950-début des années 1960. L'article explore le sens politique et poétique accolé au nom de Picasso dans la culture du Dégel. La politique de 1956, la poésie de la première moitié des années 1960 et la publication de témoignages sur Picasso par des médiateurs culturels ont facilité la reconnaissance de cet artiste par un public lettré et libéral. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_471_0065 |