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Titre Henry James's America : ?The Historic Desert? in Quest of the ?Historic Mausoleum?
Auteur Selma Mokrani Barkaoui
Mir@bel Revue Revue française d'études américaines
Numéro no 127, 1er trimestre 2011 Miscellanées
Page 20-33
Résumé On a toujours opposé le mercantilisme américain à la virtuosité culturelle européenne; érigé en norme, le contraste entre l'artificialité de l'un et l'originalité de l'autre a donné naissance à une géographie imaginaire des hiérarchies culturelles. Cette manière de voir a eu pour effet de légitimer la croyance que l'Amérique ne disposait pas des ressources nécessaires à la recherche de l'excellence en matière artistique. En tant qu'expatrié, mais aussi comme représentant de la « grande culture », Henry James souligne la supériorité des Européens en procédant constamment à des comparaisons entre les deux rives de l'Atlantique. S'il choisit l'Europe, c'est parce qu'il est convaincu que le génie littéraire est sujet à des déterminations spatiales. Pourtant, lorsque James avance dans The American Scene (1907) que « si l'Europe a jadis été romantique parce qu'elle était différente de l'Amérique, c'est désormais à l'Amérique d'être romantique parce qu'elle est différente de l'Europe », il contraint la critique à repenser en profondeur sa poétique de l'espace. Dans cet article, je me propose d'étudier la manière dont James reformule dans The American Scene les métaphores spatiales qui régissaient depuis longtemps sa vision de l'Amérique. Je tente de démontrer qu'il se transforme en « investisseur affectueux » (« fond investor ») à la sensibilité changeante, et que le climat ambiant en matière d'économie intellectuelle l'incite à conférer aux symboles de la nation américaine une signification compatible avec l'invention de`np pagenum="021"/b syntaxes spatiales plus « romantiques », clef d'une appréhension renouvelée de sa patrie délaissée. Je cherche aussi à démontrer que, dans le cadre des négociations qu'il mène avec la réalité de l'Amérique, il entreprend de se défaire de ses préjugés raciaux.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais America's commercialism has often been weighed against Europe's cultural expertise; the former's artificiality and the latter's originality have constituted the chiastic standard for an imaginative geography of cultural hierarchy. This outlook has further legitimized the general belief that America could not provide the necessary funds for artistic distinction. As a high-cultural expatriate, Henry James emphasized the superiority of European ways through his constant transatlantic comparisons. His choice of Europe came as an immediate consequence of his firm belief that literary genius is spatially determined. Yet the syllogism James advances in his travelogue The American Scene (1907) that “Europe had been romantic years before, because she was different from America; wherefore America would now be romantic because she was different from Europe” reshuffles all understandings of his poetics of space. In this paper I propose to study James's revision/negotiation, in The American Scene, of the metaphors of space that he had long attributed to America. I try to demonstrate his transformation into a “fond investor” with a highly mobile sensibility, who is motivated by the intellectual economy to impart meaning to national symbols in order to reinvent more “romantic” spatial syntaxes about his forsaken motherland. I also attempt to show that, as part of his negotiation with the American donnée, he undertakes a curative rescinding of his racial prejudices.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFEA_127_0020