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Titre Être un scientifique, c'est apprendre à traduire la parole des choses
Auteur Pierre Laszlo, Michaël Oustinoff
Mir@bel Revue Hermès (Cognition, Communication, Politique)
Numéro no 56, 2010 Traduction et mondialisation
Rubrique / Thématique
III. Traduction et plurilinguisme dans la société de la connaissance
Page 113-120
Résumé Aujourd'hui, les scientifiques sont au moins trilingues : langue maternelle ; langage technique de la discipline ; anglais comme langue véhiculaire. Le plurilinguisme est indispensable à un scientifique parce que la science est inséparable de sa communication, sous ses différents registres, notamment ceux de l'écrit et de l'oral. Il n'est pas de science, en particulier, sans vulgarisation scientifique : en ce sens, être un scientifique, c'est apprendre à traduire la parole des choses. Le monolinguisme, en la matière, n'est pas seulement néfaste : c'est une vue de l'esprit, car les concepts, que ce soit dans les sciences exactes ou les sciences humaines, ne sauraient s'appréhender directement, sans le recours au langage. Lavoisier considérait que les langues étaient « de véritables méthodes analytiques » et, à l'inverse, que « la logique des sciences tient essentiellement à leur langue ». Voilà pourquoi il est bien artificiel d'opposer sciences exactes, sciences humaines et esthétique : il n'y a pas de fossé infranchissable entre les trois, et il est urgent de le redécouvrir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Being a Scientist Means Learning to Translate what Things, not People, are Saying (interview)Scientists today are trilingual at least: they have their mother tongue, the technical language of their discipline and English as their vehicular language. Multilingualism is essential to a scientist because science is inseparable from communication in all its different registers, and particularly those of written and oral language. Every kind of science goes hand in hand with scientific popularisation : in this sense, being a scientist means learning to translate what things - rather than people - are saying. Speaking only one language, in this context, is not just a disadvantage: it is an illusion, because concepts, whether in the exact or the human sciences, cannot be grasped directly without the use of language. Lavoisier believed that languages are “analytical methods per se” and that, conversely, “the logic of the sciences essentially lies in their language”. This is why the division between exact sciences, liberal arts and aesthetics is completely artificial : there is no real gap between the three, and we urgently need to rediscover this fact.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HERM_056_0113