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Titre Frapper aux portes pour gagner les élections ? : Ethnographie de la campagne présidentielle socialiste dans deux villes du Nord de la France
Auteur Julien Talpin, Romain Belkacem
Mir@bel Revue Politix
Numéro vol. 27, no 105, 2014 Mise en ordre de l'économie
Rubrique / Thématique
Varia
Page 185-211
Résumé Le porte-à-porte a connu un développement important au cours de la dernière décennie, d'abord aux États-Unis puis en France, ayant été présenté, et légitimé scientifiquement, comme la technique de mobilisation électorale la plus efficace. À partir d'une étude ethnographique dans deux villes du Nord de la France, nous avons suivi le travail militant de deux sections socialistes lors de la campagne présidentielle de 2012. Après avoir souligné les difficultés de la réception locale d'une injonction au démarchage électoral personnalisé venu de l'appareil socialiste, nous analysons les ressorts de cette situation politique extraordinaire. Loin de la rationalisation annoncée, les interactions observées se sont avérées le plus souvent superficielles. Nous dégageons plusieurs types de situations, et interrogeons les conditions sociales et politiques d'enclenchement de discussions sur les pas-de-porte. À cet égard, la pratique s'avère très différente quand elle met en situation de coprésence habitants et élus plutôt que de simples militants, le rappel à l'ordre électoral cédant le pas à une relation clientéliste. Au regard de ces résultats, nous mettons en doute les effets électoraux jusqu'alors repérés par les recherches expérimentales. Si influence il y a, elle relève davantage du symbolique que des conséquences directes des interactions observées.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Knocking on doors to win the elections?
Door knocking has known an important revival in the last decade, first in the US then in France, being presented and legitimized scientifically as the most efficient electoral technology. Based on an ethnographic study in two cities in the North of France we have followed the work of the Socialist volunteers during the 2012 presidential campaign. We first emphasize the difficult local reception of a national imperative to use personalized communication during the campaign. We stress that the interactions we observed are most of the time superficial. We analyze then the social conditions of emergence of political discussions in such semi-public settings. Interactions are distinct when they are conducted by elected officials and rank-and-file volunteers, the former entering most of the time in patronage relationships. Based on such evidence, we question the electoral effects stressed by experimental research so far. If some effect can be noticed, it does not stem directly from personalized interactions but from the symbolic meaning of such political practices.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_105_0185