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Titre Comment traiter de ce qui n'est pas « entièrement certain et indubitable ». Descartes héritier des Académiques de Cicéron
Auteur Sylvia Giocanti
Mir@bel Revue Astérion
Numéro no 11, 2013 La réception des Académiques à l'Âge moderne
Rubrique / Thématique
Dossier : La réception des Académiques à l'Âge moderne
Résumé Descartes est de manière générale peu enclin à reconnaître ce qu'il doit à ses prédécesseurs. Sa relation avec les sceptiques grecs est d'autant plus difficile à identifier qu'elle a été paradoxalement occultée par la réception sceptique de son œuvre : en dépit de l'incontestable apport néo-académicien dans la rédaction de l'argumentaire des Méditations, l'entreprise cartésienne a été interprétée comme inaugurant un scepticisme radical et inédit par lequel la rupture avec la tradition serait consommée. Pourtant, Descartes utilise le scepticisme de la Nouvelle Académie, et notamment l'argument du sorite, pour critiquer la tradition philosophique dans son ensemble et donner une licence telle à son esprit qu'aucune connaissance ou même croyance ne pouvait être préservée a priori. L'incertain n'est pas pour autant totalement évincé de sa philosophie qui, en science comme en morale, hérite de la conception sceptique de la vraisemblance, telle qu'elle a été transmise par les Académiques de Cicéron.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Descartes is generally not very inclined to admit what he owes to his predecessors. His relationship to the greek Skeptics is all the more difficult to identify, that it has been paradoxically hidden by the skeptical reception of his work : in spite of the indisputable contribution of the Academics to the writing of the argument of the Meditations, the cartesian venture has been interpreted as inaugurating a new and radical Skepticism doomed to mark a break with the tradition. However, Descartes uses Academics' Skepticism, and particularly the sorit argument, in order to criticize the whole philosophical tradition, and to grant his mind such a licence, that neither knowledge, nor even one belief could be a priori preserved. Nevertheless, uncertainty is not entirely dismissed from his philosophy which inherits, in science as in morals, the skeptical insight of probability, as this latter notion has been passed down from Cicero's Academica.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://asterion.revues.org/2371