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Titre Évolution des registres de l'action, de la ruse à la mobilisation de la notion « droit » par les habitants des bidonvilles au Maroc 
Auteur Habiba Essahel
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro no 12, 2015 Dossier : Villes et urbanités au Maghreb
Rubrique / Thématique
Dossier : Villes et urbanités au Maghreb
 Mobilisation et action collective
Page 115-135
Résumé À partir d'un travail empirique, l'article propose d'identifier les modes de contestation et les répertoires d'action mobilisés par les habitants des bidonvilles pour intégrer leur quartier à la ville ou contester une transformation urbaine. Deux bidonvilles de Rabat serviront de support à notre démonstration : les douars El Kora et Dlim à Rabat (Maroc) concernés par une opération de relogement. Le premier ne subit qu'un léger déplacement d'une partie de ses habitants, par une opération de relogement in-situ alors que le second voit sa population relogée en lointaine périphérie de la ville. Contrairement à la passivité qui leur a été longtemps attribuée, les bidonvillois démontrent une capacité d'organisation et une capacité à se mettre en scène à des temporalités bien précises pour engager des mobilisations. Ainsi, leurs répertoires d'action se sont diversifiés et intensifiés. En effet, les émeutes urbaines qui qualifiaient les années 1980 puis 1990, comme moment de contestation sociales et moment de déclenchement de nouveaux postulats dans les politiques urbaines laissent place à des revendications vers le registre du droit ; le droit qui « émerge » comme répertoire majeur depuis la fin des années 1990 jusqu'à nos jours dans un contexte particulier, celui des Printemps arabes. Cet angle d'approche représente une manière innovante d'aborder le terrain des bidonvilles marocains, au demeurant largement documenté par les sciences sociales et la recherche urbaine.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Based on empirical research, this article proposes to identify the modes of protest and ranges of action used by slum dwellers to integrate their neighborhood into the city or to protest against urban transformation. Our study focuses on two slums: douar El Kora and douar Dlim in Rabat (Morocco), both affected by a relocation operation. The former is undergoing an in-situ relocating operation resulting in a minor transfer of some of its inhabitants, while the latter's population is being relocated in distant outskirts of the city. In contrast with the passivity that has long been their attribute, slum dwellers have shown organizational skills and an ability to take the stage at very specific times to engage in demonstrations. Thus, the range of their actions has diversified and intensified. Indeed, the urban riots that characterized the 1980s and 1990s, as a time of social protest and beginning of new premises in urban policies, gave way to claims made along more legal lines; the idea of rights has been “emerging” as a major reference from the late 1990s until present days in the particular context of the Arab Springs. This angle represents an innovative approach to the subject of Moroccan slums, which is, incidentally, widely documented by social scientists and urban researchers.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://anneemaghreb.revues.org/2415