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Titre Sociogenèse de la révolution tunisienne : expansion scolaire, chômage et inégalités régionales
Auteur Pierre Blavier
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 211, janvier 2016 Révolutions et crises politiques
Page 55-71
Résumé Cet article vise à poursuivre empiriquement une piste d'analyse articulant expansion scolaire, chômage, et inégalités régionales pour comprendre ce qui s'est passé en Tunisie en décembre-janvier 2010-2011. Il montre que la figure du diplômé-chômeur, incarnée par le mythe Bouazizi, s'inscrit en fait dans un contexte de forte expansion scolaire et de chômage croissant des diplômés qui en sont issus, en particulier dans les régions de l'intérieur. L'article décrit cette situation à travers des séries statistiques de moyenne durée et des trajectoires de diplômés-chômeurs qui reviennent des villes côtières de leurs études au domicile parental de leur village d'origine. Il leur est alors pratiquement impossible de trouver un emploi stable, par exemple dans la fonction publique, et de s'émanciper. Il ne s'agit pas de soutenir que ces phénomènes seraient les causes ultimes de la révolution tunisienne, mais de bien voir qu'ils constituent une cause légitime de révolte largement répandue dans l'intérieur des terres et relativement récente.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article seeks to develop an empirical analysis that connects the expansion of education, unemployment and regional inequalities in an attempt to understand what happened in Tunisian in December 2010 and January 2011. It shows that the figure of the unemployed graduate, mythically embodied by Bouazizi, has developed in a context characterized by a strong development of education and a rise in the unemployment rate of university graduates, in particular in the inner regions of the country. The article describes this situation through medium-term statistical series and the trajectories of unemployed graduates who come back from the coastal cities where they studied in order to live with their parents. They then find themselves in a situation in which it is virtually impossible to find a stable job, for instance in the public sector, and to emancipate themselves. The argument is not that such phenomena constitute the ultimate cause of the Tunisian revolution, but that they represent a legitimate cause for revolt, extremely widespread in the hinterland and relatively recent.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_211_0055