Titre | De l'autre côté de la rue : Péguy et l'Université | |
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Auteur | Jean-Pierre Rioux | |
Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT | |
Numéro | Tome 92, no 3, 2008 1907-2007 : Centenaire de la Revue des Sciences philosophiques et théologiques - Frères prêcheurs : une vocation universitaire ? | |
Rubrique / Thématique | IV. Engagements et débats |
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Page | 651-660 | |
Résumé |
Depuis la boutique des Cahiers, de l'autre côté de la rue, Péguy a apostrophé cette Sorbonne qui nous égare et nous prive d'entendre la petite fille Espérance. Jusqu'en 1902, avant qu'il n'en vienne à buter sur « les contrariétés de l'histoire » que la décomposition du dreyfusisme lui a révélées, le bon élève du temps des « hussards noirs » devait trop à l'École et à l'Université pour songer à en médire. Après 1902, par contre, il harcèle ceux d'en face qui se distribuent les dividendes moraux et politiques de l'Affaire, se constituant en un « parti intellectuel » et « moderne » qui, devenu gouvernemental, les met en situation de gouverner les esprits depuis l'Université et de fonder une tyrannie savante. Leur modernité, dit-il, ne signale plus de l'« être avec le temps ». Dès lors, utilisant librement la durée bergsonienne pour ébranler la conception positiviste de l'histoire, et dans la filiation conjointe de saint Augustin et de Pascal, Péguy, l'anti-moderne, va passer de la Clio païenne à l'Ève chrétienne, rêvant qu'un jour, « l'arbre de la science » et « l'arbre de la croix » se correspondent. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
On the other side of the road From the Cahiers « boutique », on the other side of the road, Péguy apostrophized the Sorbonne as leading us astray and preventing us from hearing the « youthful maiden » that is Hope. Until 1902, when he came up against the « vexations of history » which the collapse of Dreyfusism made apparent to him, this good student from the age of the « black hussars » was too much in debt to the École and the University to consider cursing them. After 1902, however, he lambasts those from across the road who were handing out moral and political dividends from the Affaire, an « intellectual » and « modern » group which, now in power, was able to exercise its dominion over minds from within the University, and to establish an academic tyranny. Their modernity, he says, no longer means « being up with the times ». From then on, and drawing freely on a Bergsonian notion of duration in order to shake up the positivist conception of history, the anti-modern Péguy follows the example of Augustine and Pascal by passing over from the pagan Clio to the Christian Eve, dreaming of the day when the « tree of knowledge » and the « tree of the cross » will meet. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSPT_923_0651 |