| Titre | Représentations populaires de la malnutrition au Burkina Faso | |
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| Auteur | Myriam Roger-Petitjean | |
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Revue | Sciences Sociales et Santé |
| Numéro | vol. 14, no 1, mars 1996 La malnutrition de l'enfant : fait culturel, effet de la pauvreté ou du changement social ? | |
| Page | 17-40 | |
| Résumé |
Résumé. La prévalence de la malnutrition reste préoccupante dans la ville où des activités de lutte sont pourtant organisées. Parmi les déterminants de cette situation, seules les représentations traditionnelles des symptômes de la malnutrition sont envisagées ici. L'analyse porte sur 71 entretiens menés, à leur domicile, avec des mères d'enfants recrutés dans un centre de santé. Deux points retiennent particulièrement l'attention : - la maigreur d'un enfant est rarement vécue comme un signe de morbidité. Lorsque les symptômes de la malnutrition sont néanmoins ressentis, ils ne sont qu'exceptionnellement associés à des carences nutritionnelles ; - quels que soient l'ethnie et le niveau socio-économique des mères, les symptômes de la malnutrition sont, le plus souvent, associés à deux entités traditionnelles, le sere et le sogo. Le sogo concerne les enfants de la naissance à l'âge de 4-5 mois. Transmis de la femme enceinte au fœtus, le sogo se traite traditionnellement. Les enfants concernés sont tenus à l'écart des formations sanitaires. Le sere, qui touche les enfants plus âgés, est souvent traduit par grossesses rapprochées alors que sont incriminées, beaucoup plus largement, les relations sexuelles se produisant dans certains contextes précis. Si quasiment toutes les femmes mettent en cause la grossesse de la mère, 27 % considèrent que les relations sexuelles, même non suivies d'une grossesse, provoquent le sere. Grossesse et rapports sexuels « salissent » et réchauffent le lait maternel et le corps de la mère qui deviennent pathogènes. Plus de 9 femmes sur 10 pensent que le sevrage est indispensable lorsque survient une grossesse. Les représentations étudiées s'inscrivent à la fois comme obstacles et comme objets des programmes de lutte contre la malnutrition. Source : Éditeur (via Persée) |
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| Résumé anglais |
Popular representations of malnutrition in Bobo-Dioulasso Prevailing malnutrition is still great concern in town although several activity groups are organised to fight it. Of the determining causes, only the traditional representations of malnutrition symptoms are envisaged here. Our analysis is focused on talks with 71 mothers of sick children received in a healthcenter which we met at their home. Two particular points retain our attention: - skinniness is seldom experienced as a sign of morbidity. When mothers do perceive the symptoms of malnutrition, it's only exceptionally that they associate them with nutritional deficiency; - whatever the ethnie origin and socio-economic standard of the mothers are, the symptoms of malnutrition are very often associated with two traditional entities, sere and sogo. Sogo concems children from birth to 4 or 5 months of age. Transmitted to the foetus by the pregnant woman, sogo is treated in traditional way. Children having it are kept away from healthcenter. Sere, which conceras children of more advanced age, often conveys the idea of close pregnancies, as sexual intercourse is more generally blamed in given conditions. While nearly ail women condemn the pregnancy of baby-carying mothers, sere is considered by 27 % as resulting from sexual intercourse even if pregnancy doesn't follow. Pregnancy and sexual intercourse «dirty» and «warm up» maternal milk and body which become pathogen. Over 9 women out of 10 think that it is indipensable to wean the child in case of pregnancy. The representations analysed here are taken both as obstacles and objectives of malnutrition-fighting programms. Source : Éditeur (via Persée) |
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| Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1996_num_14_1_1351 |
