Contenu de l'article

Titre Pour une mise en scène de l'excès violent. Les théâtres de la catastrophe (XVIe-XVIIe siècle VS XXe-XXIe siècle)
Auteur Christian Biet
Mir@bel Revue Questions de communication
Numéro no 12, 2007 Crises rhétoriques, crises démocratiques
Rubrique / Thématique
Dossier. Crises rhétoriques, crises démocratiques
Page 19-40
Résumé Face à la figuration des meurtres de masse, le théâtre développe différentes stratégies. En comparant deux époques qui se rendent comptables des massacres à peine passés, la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle, d'une part, et la fin du XXe et le début du XXIe siècle, de l'autre, on aperçoit que ces stratégies dramaturgiques coïncident sur plusieurs points. En particulier, si l'on note tout la difficulté à figurer ; sur scène, l'irreprésentable, on voit aussi la manière dont les praticiens et les auteurs s'appuient sur le fait que le théâtre est d'abord une figuration-performance, événement de jeu, un « événement-jeu » : la spécificité du théâtre serait d'être dans ce lieu d'interaction esthétique et sociale qui explore le danger du jeu lui-même à travers le principe d'une comparution dans le cadre d'un événement présent. Autrement dit, le théâtre, face aux meurtres de masse, produirait systématiquement un processus de comparution de tous devant tous, donc un art profondément social destiné à produire, ensemble, des jugements multiples qui mettent à nu, dans le lieu théâtral, la mémoire et le jugement, la nécessité du lien social et celle de le perturber ; ou de le questionner.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Theatre assumes several strategies to perform on the stage the numerous historical mass murders humanity has known. Comparing two different periods (end of the 16tth-beginning of the 17th Century vs. 21th Century) which deal with « just passed » massive bloodsheds that theatrical audience had really seen before, we notice that these dramaturgical strategies are, more or less, in coincidence. For instance, if we can often observe the same difficulty to represent, on stage, crimes which are impossible to figure or to tell, we can also describe - and this is a much more interesting aspect of the question -the same production of a performing art which is a social event and a moment of « play » interrogation and disturbance: a social-aesthetical event of play which creates an interaction between aesthetics and social matters and between practitioners and spectators. This interaction explores the dangerousness of the game and of the play themselves, and provokes a sort of judicial « appearance » of everyone in front of everyone, in the present of the event, of the performance. In front of historical mass murders, theatre, thus, produces a multiple judicial appearance process, creates, then, a social event which proposes all the partners to judge everything the theatrical event proposes. In the theatre location, hence, the necessity of memory, testimony and judgment, is evaluated inside an interaction which can be itself in question.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://questionsdecommunication.revues.org/2262