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Titre Courtage international et institutions floues
Auteur Janine R. Wedel et Siddarth Chandra
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 151-152, mars 2004 Sociologie de la mondialisation
Rubrique / Thématique
Sociologie de la mondialisation
Page 114
Résumé L'étude de la politique étrangère, de l'aide au développement et des relations internationales tend à se concentrer sur l'analyse des alternatives politiques. Pourtant, les modalités selon lesquelles s'organisent les relations entre les parties prenantes ainsi que les courtiers qui leur servent d'intermédiaires culturels peuvent très largement influencer les résultats des politiques, voire en contrarier les objectifs. Les liens américano-russes qui se sont forgés pendant les années 1990 au service de la politique américaine d'assistance aux réformes économiques menées en Russie illustrent ce cas de figure. Mandataire des États-Unis, un groupe lié à l'université de Harvard s'est joint au « Clan Chubaïs » représentant la Russie pour mener à bien des « réformes » économiques drastiques et administrer des centaines de millions de dollars d'aide occidentale et de prêts à la Russie. Au fil de leur collaboration, ces courtiers transnationaux ont opéré sur le mode de la « transaction », conçue comme une forme de collusion entre représentants de partis opposés. L'influence et les activités du groupe Harvard-Chubaïs ont ainsi fini par saper les objectifs déclarés de l'aide américaine à la Russie. Ce fonctionnement transactionnel a contribué à faire échouer une véritable réforme de marché, à contourner les institutions représentatives et démocratiques, et à faire tort aux relations bilatérales. S'il n'est pas répandu, ce type d'interactions n'en est pas pour autant limité à ce cas précis. Et malgré le fait que la responsabilité politique et la représentativité de ces relations transactionnelles laissent à désirer, il est probable qu'elles soient appelées à se multiplier dans un espace international où le retrait de l'État et la dispersion de l'autorité facilitent leur émergence.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The study of foreign policy, aid, development, and relations among nations tends to focus on policy choices. Yet the means of organizing a relationship among parties and the cultural brokers who serve as links among them can play a huge role in outcomes and even undermine policy objectives. The U.S.-Russia relationship that emerged during the 1990s in the service of U.S. economic policy and aid to Russia is one such example. A group associated with Harvard University representing the United States and the “Chubaï Clan” representing Russia carried out radical economic “reforms” in Russia and managed hundreds of millions of dollars in Western aid and loans. Working together, these transnational brokers developed a modus operandi of “transactorship”, a form of collusion between the representatives of parties on opposite sides. The influence and activities of the Harvard-Chubaï group ultimately undermined the stated objectives of U.S. assistance to Russia. Transactorship worked to frustrate true market reform, circumvent accountable and democratic institutions, and harm the bilateral relationship. This mode of organizing relationships, though unusual, is not new with this case. Although transactorship raises questions of accountability and participation, it likely will become more common because the circumstances that facilitate its emergence have become more prevalent in the international arena of retreated states and diffuse authority.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_151_0114