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Titre L'Entreprise Sociale et Solidaire, ou la nécessité de changer de paradigme
Auteur Éric Persais
Mir@bel Revue Gérer et comprendre (Annales des mines)
Numéro no 128, juin 2017
Rubrique / Thématique
En quête de théorie
Page 79-92
Résumé Par opposition au modèle classique, l'économie sociale rassemble des entreprises qui privilégient le service rendu à une collectivité d'acteurs – ceci dans un esprit de solidarité – à l'intérêt individuel et à la quête du profit au bénéfice d'actionnaires. En France, la loi ESS de juillet 2014 a donné une nouvelle légitimité à ces organisations qui bénéficient désormais d'un cadre juridique clair et d'un environnement favorable pour se développer. De façon paradoxale, ces entreprises (dont certaines étaient habituées à vivre grâce, notamment, à des financements publics) font désormais face à une pénurie de ressources tant du côté de l'État que de celui des collectivités locales. Cette évolution du contexte les oblige, sinon à modifier leur vision habituelle basée essentiellement sur la promotion de valeurs sociales et humanistes, tout au moins à mettre en avant leur apport de valeurs à la fois économiques, environnementales et sociales qui justifierait des contreparties financières de la part des pouvoirs publics. Je m'attacherai à démontrer ici la nécessité, pour ces entreprises, de changer de paradigme et de passer d'une logique normative à une approche plus instrumentale de leur vision à l'égard des parties prenantes. Je recourrai pour ce faire au concept de Business Model, qui s'avère particulièrement adapté dans un contexte de concurrence et de raréfaction des ressources financières potentielles pour ces entreprises.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The “social and solidarity firm”, or the need to change paradigms
In opposition to the classical economy based on individual interests and the profit-making for shareholders, the social economy refers to firms that give priority to the services rendered out of a spirit of “solidarity”. In France, the ESS Act of July 2014 endowed these “social and solidarity enterprises” with legitimacy and with a clear legal framework and environment favorable to their growth. Some of these firms are used to living on public aid from the central government or local authorities. Paradoxically, they now face a scarcity of funding from these sources. This has forced them, if not to alter their usual focus on social and humanistic values, to at least place emphasis on not only environmental and social but also economic values in order to justify financial support from public authorities. These firms need to change paradigms, to switch from a normative logic to a more instrumental approach to the concept of stakeholders. The concept of a business model turns out to be well adapted given this context of competition and the scarcity of potential funding.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GECO1_128_0079