Contenu de l'article

Titre Les langues des Indes orientales entre Renaissance et Âge classique
Auteur Marie-Luce Demonet, Toshinori Uetani
Mir@bel Revue Histoire, Epistémologie, Langage
Numéro vol.30, n°2, 2008 Les Langues du monde à la Renaissance
Rubrique / Thématique
Les Langues du monde à la Renaissance
 Articles
Page 113-139
Résumé Les langues des Indes orientales ont été des instruments au service des trois mobiles de la découverte de nouvelles terres : la conquête, le commerce et la conversion. Les routes des langues coïncident avec celles des épices et de la soie, surtout dans la première moitié du 16e s. où une multitude d'idiomes auront été appris dans la hâte de l'installation des forteresses, des comptoirs et des églises, avant de susciter un intérêt scientifique majeur (pour le chinois et le japonais en particulier). Ces langues pérégrines ouvrent les savoirs occidentaux à une colonisation également linguistique. Elles alimentent un certain goût de la merveille qui se transformera, au cours du 17e s., en exotisme littéraire. À une époque où les protestants conduisent leurs propres missions, jésuites et ordres mendiants rivalisent de compétence linguistique. En France, Guillaume Postel, Blaise de Vigenère et Claude Duret donnent à lire trois traitements de ces nouveautés : l'annexion à un idéal messianique, l'intérêt cognitif pour une écriture universelle et la réprobation à l'encontre d'idéogrammes monstrueusement païens.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais East Indian languages were instruments serving the three primary motives of the discovery of new lands : conquest, commerce and conversion. The routes of the languages coincide with those of spices and of silk, especially in the first half of the 16th century when a multitude of idioms were learned in the rush to install fortresses, trading posts and churches, before giving rise to any major scientific interest (for Chinese and Japonese in particular). These " travelling languages" opened Western knowledge to a linguistic colonization. They fed a certain taste for the marvellous which transformed itself throughout the 17th century into literary exoticism. At a time when Protestants conducted their own missions, Jesuits and mendicant orders rivaled each other''s linguistic knowledge. In France, Guillaume Postel, Blaise de Vigenère and Claude Duret provide readings of three versions of these novelties : annexation to a messianic ideal, cognitive interest for universal writing and reprobation of flagrantly pagan ideograms.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_2008_num_30_2_3169