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Titre The Mosaic prestige, A Reading of “Day Without Night” by Louise Glück
Auteur Marie Olivier
Mir@bel Revue Revue française d'études américaines
Numéro no 150, 1er trimestre 2017 L'imposture
Page 26-41
Résumé Publié en 1985 dans le recueil The Triumph of Achilles, le poème “Day Without Night” de la poète américaine contemporaine Louise Glück met en scène un épisode religieux dont la particularité est d'être tiré du Midrash juif, et d'être par conséquent toujours déjà pris dans l'indirection de l'exégèse et de l'interprétation. Il s'agit de la scène où l'enfant Moïse choisit le charbon ardent au lieu des joyaux de la couronne de Pharaon et se brûle la langue, expliquant ainsi son bégaiement. Composé de huit parties, le poème édifie un réseau de structures paradigmatiques tels le vrai et le faux, le paradis et l'enfer, la parole et le silence, avant de remettre chacun de ces termes en question à travers une interprétation des signes et une quête de la vérité sans cesse déjouées. En choisissant un Moïse balbutiant comme figure centrale, la voix poétique articule l'impossibilité du dire prophétique avec l'intransitivité du dire lyrique. Elle démontre que le génie du poétique consiste à surpasser l'opposition entre le vrai et le faux, le poète portant la « puissance du faux » deleuzienne à un degré extrême, celui de « la création du Nouveau ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFEA_150_0026