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Titre Le mercure dans Paris : Usages et nuisances (1780-1830)
Auteur André Guillerme
Mir@bel Revue Histoire urbaine
Numéro no 18, avril 2007 Ville et environnement
Rubrique / Thématique
Ville et environnement
Page 77-95
Résumé Le mercure est un métal dont l'emploi devient particulièrement important durant la première phase d'industrialisation de la capitale. Confinés d'abord aux médicaments, à la dorure et à la chapellerie, ses usages s'intensifient et se diversifient entre 1780 et 1830, notamment dans les quartiers de la rive droite où se multiplient les ateliers et les manufactures: miroiteries, fonderies d'or, sigillographie, produits chimiques, instrumentation, chapellerie. De quelques quintaux importés peu avant la Révolution, la consommation annuelle de mercure doit atteindre une dizaine de tonnes dans les années 1810, grimpe encore, double, avec la Restauration. Le mercure contribue à faire de Paris la capitale du luxe, mais aussi la ville la plus polluée en métaux lourds. Ses alliances et ses amalgames font les heurs et les malheurs des manufacturiers. Seul métal liquide, le «vif-argent» s'évapore, s'oxyde, noircit l'atmosphère de la fabrique et de son voisinage. Métal dense, sa vapeur retombe, se dépose, s'infiltre, s'accumule, dissout les autres métaux. Provoquant allergies, nervosité, voire épidémies, dont l'acrodynie de 1827-1828 est la plus pernicieuse, il intervient dans les arts urbains selon deux formes, métallique et saline: la première, la plus fréquente, est la moins toxique car le métal ne se stocke pas dans le corps, mais s'accumule in fine dans le sol; la seconde, dangereuse, se concentre dans les viscères, paralysent ou rend fou.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The mercury in Paris: uses and nuisances (1780-1830) Mercury is a metal that became widely used during the first phase of industrialisation of the French capital. Initially restricted to pharmaceutical preparations, gilding and hat making, its use became more diversified as it grew further between 1780 and 1830, particularly in Right Bank quarters where workshops and factories began to multiply: mirror factories, gold foundries, sigillography, manufacturing of chemicals, tool making, hat trade. From the few hundred kilos imported shortly before the Revolution, the annual consumption figure grew to something in the order of ten tons in the 1810s, and rose further still until it had doubled by the Restauration. Mercury then contributed to make Paris both the capital of luxury and the city displaying the highest levels of heavy metal pollution. Its alloys and amalgams made the good and bad fortune of manufacturers. Being the only liquid metal, ‘‘quicksilver'' evaporated, oxidised, and blackened the air of factories and their surroundings. Being a dense metal, its vapour settled and formed deposits, infiltrating and accumulating ubiquitously and dissolving other metals. Causing allergies, nervousness and even epidemics, such as the acrodynia outbreak of 1827-1828, which was the most pernicious, it was used in urban art in both its metallic and saline forms, the first being the most frequent and least toxic because the metal is not stored in the body but ultimately accumulates in the soil, the second being highly dangerous as it concentrates in the viscera, causing paralysis and madness.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RHU_018_0077