Contenu de l'article

Titre La capture de François Ier, une mauvaise nouvelle ?
Auteur Jean-Marie Le Gall
Mir@bel Revue Parlement[s]
Numéro no 25, 2017/1 « Oiseaux de malheur »
Rubrique / Thématique
Recherche
Page 121-140
Résumé La mauvaise nouvelle est un concept instable. Tout dépend pour qui et pourquoi une nouvelle est mauvaise. La nocivité est-elle en outre à apprécier dans l'immédiat ou avec le recul du temps ? La capture de François Ier à Pavie en 1525 fut une mauvaise nouvelle pour le roi, sa famille, ses alliés, son royaume, mais pas pour les mêmes raisons. Le monarque a perdu l'espoir d'être duc de Milan. Sa vieille mère redoute un collapsus dynastique. Ses alliés craignent des représailles. Et ses sujets ont peur de l'invasion étrangère et du brigandage d'une soldatesque en déroute. Aussi l'annonce de la nouvelle ne se fait pas par des imprimés, des cérémonies ou des proclamations orales publiques mais par une distillation dans les institutions judiciaire, cléricale et municipale. Toutes se solidarisent pour rassurer les populations mais aussi par peur de l'opinion. Car la mauvaise nouvelle libère la critique contre le roi qui a abandonné le royaume pour l'aventure italienne, contre le gouvernement des favoris, contre la politique religieuse royale, contre le concordat et contre l'essor de l'hérésie. Face à ces accusations, la régente cherche à culpabiliser les sujets en développant l'idée d'un roi qui s'est sacrifié pour les péchés de ses sujets, en vain. Finalement le roi est libéré, et rétrospectivement Pavie n'est plus aujourd'hui qu'un détail insignifiant de l'histoire.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais “Bad news” are a slippery or soft concept. News can be bad for different people and for different reasons. Bad news also depend on the timing: at once or a long time after. The capture of Francis 1st at Pavia in 1525 was a piece of bad news for the king, his family, his allies and his kingdom but not for the same reasons. The monarch could not hope any longer to become duke of Milano. His old mother feared a dynastic crash. His allies feared reprisals. And his subjects feared foreign invasion and robbery by a defeated army. News announcement was not made by printing ceremonies or oral proclamations but through judicial, municipal or Church institutions. All of them cooperated in reassuring people and also because they feared public opinion. In a way, bad news gave way to critics against a king who leaved the kingdom for Italian adventure, against government by favourites, against royal politics about religion, against the Concordat and the rise of heresy. Facing these accusations, the regent tried to make the subjects feel guilty developing the idea of a king who sacrificed himself to expiate the sins of his subjects. But it was a vain attempt. At the end, the king was freed and today Pavia is only a trivial detail in history
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PARL2_025_0121