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Titre À qui profite le couple ? : Une étude longitudinale de l'alimentation à l'intersection du genre, de la situation conjugale et du statut social
Auteur Marie Plessz, Alice Guéguen
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro vol. 58, no 4, 2017
Rubrique / Thématique
Varia
Page 545-576
Mots-clés (matière)alimentation enquête femme genre homme inégalité sociale situation de famille vie familiale vieillissement
Résumé La vie en couple est-elle bénéfique pour les hommes et pour les femmes, ou pour les hommes au détriment des femmes ? Comment un événement biographique comme la perte du conjoint s'insère-t-il dans le processus du vieillissement ? Nous abordons ces questions à travers une pratique quotidienne qui se déroule largement dans l'espace domestique tout en étant un bon indicateur d'un style de vie conforme aux recommandations de santé et aux goûts dominants : la consommation quotidienne de légumes. Nous utilisons la cohorte épidémiologique Gazel de l'Inserm dont les 20 625 enquêtés sont suivis depuis 1989. Les hommes voient leur consommation de légumes décroitre plus que les femmes quand ils connaissent une rupture d'union. Leur consommation est aussi plus sensible à la position sociale de leur conjointe. La consommation de légumes des femmes ne diminue qu'après la rupture d'une union avec un homme de situation socioprofessionnelle modeste. Nous concluons que, dans notre population d'étude vieillissante, la conjugalité bénéficie aux deux conjoints, mais plus aux hommes qu'aux femmes. Cet article propose un apport méthodologique sur le traitement des non-réponses dans des données de cohorte, et théorique en discutant la possibilité d'une intersection entre genre, classe et statut conjugal dans la sphère domestique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Who gains from living in a couple, the man or the woman? A longitudinal study of diet at the intersection of gender, conjugal situation and social status Is living in a couple beneficial to men and women, or to men instead of women? How does a life history event such as the loss of one's life partner impact on the aging process? We investigate these questions by examining a practice—daily consumption of vegetables—that occurs primarily in the home while clearly indicating conformity of respondents' lifestyle to current health recommendations and dominant tastes. We use data from the Inserm epidemiological Gazel Cohort, whose 20,625 respondents have been followed since 1989. Men consume fewer vegetables than women after the breakup of their union, and their consumption level is more sensitive to female partner's social position. Women's vegetable consumption declines after breakup of a union only if their partner was of modest socio-occupational status. We conclude that in the aging population studied, conjugality benefits both partners but men more than women. The article's methodological contribution concerns the question of how to treat non-responses in cohort data; its theoretical contribution lies in our discussion of a possible intersection between gender, class and conjugal status in the domestic sphere.
Source : Éditeur (via Cairn.info)