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Titre La ville comme machine à mobilité
Auteur Max Rousseau
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 3, 2008
Rubrique / Thématique
Débats - Idées
Résumé L'industrialisation s'est effectuée autour d'un urbanisme de l'immobilité : les cités ouvrières permettaient notamment au patronat de fixer dans l'espace une main d'œuvre d'origine agricole, la stabilité spatiale étant une condition indispensable pour le développement du capitalisme industriel. Parallèlement, le vagabond, qui personnifiait la mobilité, se voyait construit comme ennemi public. Au cours des trente dernières années, la crise du capitalisme a entraîné l'apparition d'un nouveau régime d'accumulation flexible du capital ; celui-ci nécessite cette fois une extrême mobilité de la main d'œuvre. Il semble dès lors que l'on puisse lire les transformations actuelles des paysages urbains et la multiplication d'« espaces de mobilité » au sein des villes françaises comme résultant de l'influence croissante des groupes sociaux nés des recompositions économiques, mais aussi du changement de rôle d'un Etat néolibéral promouvant désormais la mobilité de la main-d'œuvre. Enfin, ce sont désormais les divers corps immobiles dans l'espace urbain qui sont désignés comme ennemis.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Industrialization was accompanied by a urbanism of immobility: the workers' housing estates made it possible in particular for employers to spatially fix a laborforce of rural origin, spatial stability then being an essential condition for the development of industrial capitalism. In parallel, the vagrant, who personified mobility, found himself being set up as the public enemy. During the last thirty years, the crisis of capitalism has meant the appearance of a new regime based on the flexible accumulation of capital; this, on the contrary, requires an extreme mobility of labor. One might therefore see the current transformations of urban landscapes and the multiplication of “spaces of mobility” within French cities as resulting from the increasing influence of the social groups who are emerging with globalization, but also from the changing role of a neoliberal State now promoting the mobility of labor. Finally, the motionless bodies in urban space are now designated as the new public enemies.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/metropoles/2562