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Titre Villes indiennes sous tutelle ? Une réflexion sur les échelles de gouvernance à partir des cas de Mumbai et Hyderabad
Auteur Loraine Kennedy, Marie-Hélène Zérah
Mir@bel Revue Métropoles
Numéro no 9, 2011 Gouvernance, nouvelles spatialités et enjeux sociaux dans les métropoles indiennes
Rubrique / Thématique
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Résumé De manière croissante, les décideurs politiques en Inde perçoivent le rôle crucial des villes dans l'économie nationale et les politiques actuelles menées par les États régionaux reflètent cette prise de conscience. Basée sur les cas proches, sans être entièrement comparables, d'Hyderabad et de Mumbai, cette recherche montre que les gouvernements des États ont adopté des stratégies de croissance centrée sur la ville, à l'instar des tendances internationales. Cela soulève la question du rééchelonnage des instances décisionnelles et de l'essor de l'émergence politique des régions métropolitaines. Après l'examen détaillé des stratégies de développement économique et urbain adoptées à Mumbai et à Hyderabad, cet article défend l'idée que les grandes villes indiennes n'ont pas une position suffisamment solide pour revendiquer un poids politique vis-à-vis de leur gouvernement régional et ne sont pas armées pour s'engager sérieusement dans la construction d'une action collective à l'échelle métropolitaine. Il convient de souligner cette déconnexion paroxystique entre les fonctions politiques et économiques, dans la mesure où cela marque une différence de degré avec l'expérience européenne récente. La subordination politique des collectivités locales urbaines en Inde est aggravée par le caractère traditionnellement centralisateur des institutions politiques, la faiblesse relative des institutions locales de gouvernance (en termes de mandat et de ressources fiscales), l'absence de maires puissants et la quasi-inexistence de statut politique de la plupart des régions métropolitaines. En outre, échafauder un plan stratégique qui tienne compte de la croissance économique, de la justice sociale et de l'environnement est une tâche herculéenne, particulièrement dans une société plurielle. Ainsi, dans les deux villes les processus en cours sont conflictuels et empreints de contradictions, offrant un contraste saisissant avec l'image que projettent ces « visions » lisses d'une quête de développement comme un processus consensuel.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais There is growing recognition on the part of Indian policymakers that cities play a crucial role in the national economy, and current State (provincial) policies reflect this shift. Based on two compelling, though not fully comparable, case studies of Hyderabad and Mumbai, this article argues that State governments are adopting city-centric growth strategies, following international trends. This shift raises the question of the rescaling of decision making processes as well as the emergence of metropolitan governance. Following a detailed examination of the economic and urban development strategies adopted in Mumbai and Hyderabad, the paper argues that large Indian cities are not in a sufficiently solid position to assert their political weight vis-à-vis regional government nor to seriously engage in a process of collective action at the metropolitan scale. This increasing disjunction between political and economic functions should be emphasized in the Indian context, since it marks a difference with recent European experience, at least a difference of degree if not substance. The political subordination of urban local bodies in India is exacerbated by the traditionally centralized nature of political institutions, the relative weakness of local institutions of governance (in terms of mandate and fiscal revenue), the absence of powerful mayors and the virtual nonexistence of a political entity at the metropolitan level. Furthermore, taking into account economic growth, social justice and the environment is a Herculean task, especially in a plural society. Hence, in both cities ongoing processes are contentious and contradictory, providing a stark contrast to the smooth vision statements that convey an image of the quest for “development” as a consensual process.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/metropoles/4433