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Titre Ecole de Grenoble contre école de Paris : les Alpes enjeu scientifique
Auteur Numa Broc
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 89, no 4, 2001
Page 95-105
Résumé Entre 1910 et les années 1940, deux groupes de géographes en poste à Paris, pour les uns, et à Grenoble, pour les autres, font des Alpes françaises un terrain de recherches qui, dans les faits, devient aussi un terrain d'affrontements. Le principal élément de leur dispute scientifique tient à la place que tient la théorie des cycles d'érosion dans l'analyse de la formation des versants et des vallées alpins. Les géographes parisiens, adeptes de cette théorie, sont tentés d'en voir les manifestations dans de multiples contextes locaux. Les géographes grenoblois font preuve de davantage d'empirisme et sont plus enclins à attribuer un rôle important à l'érosion glaciaire. Cette querelle d'interprétation souligne donc deux attitudes différentes à l'égard de la théorie et de l'empirie. Mais elle se double d'une querelle de personnes et de « territoires ». La présence de nombreux géographes parisiens sur des terres que les Grenoblois considèrent être les leurs n'est pas sans conséquence sur la nature et les modalités de la dispute scientifique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The Grenoble school versus the Paris school: the Alps as a scientific stake. Between 1910 and the 1940s, two groups of geographers, one working in Paris and the other in Grenoble, turned the French Alps into an area of research, which in the event also became a battleground. The principal focus of their scientific argument concerned the role of the theory of erosion cycles in the analysis of the formation of alpine slopes and valleys. The Parisian geographers, who subscribed to this theory, were inclined to see its manifestations in a variety of local contexts. The Grenoble geographers adopted a more empirical approach and tended to attribute an important role to glacial erosion. Their different interpretations thus highlight two different attitudes concerning theory and empirics. But the disagreement was also one involving people and «territories». The presence of numerous Parisian geographers in an area that the Grenoble group felt was theirs had a certain influence on the nature and methods of scientific debate.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_2001_num_89_4_3059