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Titre La topographie selon Ruskin : saillance du visible et du lisible dans Modern Painters
Auteur Laurence Roussillon-Constanty
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 104, no 2, 2016 La saillance et le discours sur le relief
Résumé Comme l'ont bien montré plusieurs ouvrages critiques récents, l'intérêt que Ruskin a toute sa vie porté à la géologie lui a non seulement permis d'envisager la peinture de la montagne de façon unique mais aussi d'élaborer une théorie de la perception dans laquelle le mouvement et le relief jouent un rôle majeur – théorie qu'il illustra par la suite dans ses propres écrits à travers sa prose poétique.A première vue, le relief est un élément constitutif du paysage facile à saisir visuellement mais difficile à évoquer verbalement. Certaines recherches pionnières récemment menées en linguistique par Frédéric Landragin proposent néanmoins un nouveau dispositif d'analyse nous fournissant le moyen de repérer les modèles récurrents qui régissent le passage du domaine visuel au domaine verbal et sont susceptibles de permettre de mieux cerner le phénomène de « peinture par les mots » (word painting) souvent associé à l'écriture de Ruskin.Par conséquent, il s'agira dans cet article de montrer en quoi les récents travaux menés par Frédéric Landragin sur le parallèle possible entre saillance linguistique et saillance visuelle constituent un moyen d'analyser l'écriture de Ruskin et de montrer comment le relief qu'il souligne à maintes reprises dans la peinture se trouve traduit ou transposé dans sa prose même.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais As contemporary critics have shown, John Ruskin's lifelong interest in geology not only provided him with a unique understanding of the mountain as a painting subject but also allowed him to develop an idiosyncratic theory of perception where movement and salience prevail – a theory he then applied to his often memorable prose.At first sight, salience is one feature of landscape that one can easily visually apprehend but much less easily account for in prose writing. However, recent research in linguistics may offer a new model for investigations and the means to identify recurrent patterns serving to highlight the transaction from the visual to the verbal and better qualify the writer's “word painting”. More specifically, Frédéric Landragin's investigations on the relation between linguistic and visual salience may allow us to explore Ruskin's prose further and see how the visual salience he noted in painting carries over in his own writing. Applying the salience model to Ruskin's prose might therefore prove a new way to uncover some of the more elusive and distinctive features of his writing.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rga/3397