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Titre Sur le terrain de l'émotion : déconstruire la question émotionnelle en géographie pour reconstruire son horizon épistémologique
Auteur Anne Volvey
Mir@bel Revue Carnets de géographes
Numéro no 9, 2016 Géographies des émotions
Rubrique / Thématique
Carnets de recherches
Résumé Ce texte interroge la part esthétique de la création géographique et présente des corpus et des outils théoriques et conceptuels pour travailler cette question d'épistémologie disciplinaire. Dans une première partie, il s'attache à une généalogie de l'évolution de la prise en compte du phénomène de l'émotion dans la recherche – de problème en fait significatif, puis en moyen de la connaissance géographique – à travers les réflexions conduites, notamment par la géographie féministe et qualitative anglophone, sur la méthodologie disciplinaire du terrain. Sur ce fondement, il présente les trois régimes esthétiques de savoir spatial attachés aux standards méthodologiques successivement adoptés par la discipline – régimes scopique du terrain masculiniste, linguistique et haptique du terrain féministe et qualitatif. Dans une seconde partie critique, en revenant sur le modèle du care privilégié par les géographies féministes et qualitatives pour reconstruire la politique de la méthode sur des bases relationnelles (ou intersubjectives), il traite des limites politiques rencontrées par ces géographies pour fonder pleinement un autre régime de scientificité disciplinaire à partir de l'émotion. A contrario, il montre comment la psychanalyse du care (ou psychanalyse transitionnelle) prise au sérieux, non seulement pour ses trouvailles méthodologiques et conceptuelles mais pour sa théorie relationnelle de l'identité-subjective, peut devenir l'outil d'élaboration d'une épistémologie qualitative basée sur l'émotion.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper investigates the aesthetic dimension of the geographical creation. It introduces both a corpus and a series of tools (conceptual and theoretical) that may serve in the development of a broader epistemological perspective of the discipline. In the first part, the aim is to contribute to a genealogy of the diverse ways in which the emotional phenomena involved in the research process has been accounted for in geography — from a problem to a significant fact, and, ultimately, to a medium in the production of geographical knowledge. This contribution is based on a study of several positions developed on fieldwork methodology, especially in feminist and qualitative geographies. On this basis, the paper then introduces three different aesthetic regimes of spatial knowledge in relation to the different methodological standards successively promoted within the discipline:  the scopic regime of masculinist fieldwork, the linguistic and haptic regimes of feminist and qualitative fieldwork. The second part of the paper critically examines the recourse to a model of care by feminist and qualitative geographers in their effort to base the disciplinary methodology on relationality. It interrogates the political limits that have been met by such approaches in their attempts to fully found an alternative mode of scientificity for the discipline on emotion. Conversely, the paper demonstrates how, if taken seriously not only for its methodological and conceptual coinages but also as a theory of subjective-identity, the psychoanalysis of care (or a so called transitional psychoanalysis) helps to support the development of a qualitative epistemology entirely based on emotion.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/cdg/541