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Titre Géographie et géomatique : la professionnalisation par la recherche
Auteur Samuel Rufat
Mir@bel Revue Carnets de géographes
Numéro no 10, 2017 Pour une réflexion collective sur l'enseignement de la géographie à l'Université
Rubrique / Thématique
Carnets de terrain
Résumé Résumé La pression à la professionnalisation des universités n'est pas nouvelle, mais son intensification risque de disqualifier les formations « généralistes » et en particulier l'étiquetage « recherche ». A l'inverse, la focalisation sur les savoir-faire techniques et l'employabilité directe pourrait se traduire par une « déprofessionnalisation », par la perte d'autonomie, de recul critique, l'assujettissement aux règles, etc. La géomatique pose le problème de façon accrue, l'entrée par les outils couvrant toute la géographie « appliquée » et participant aussi de l'injonction numérique au sein des universités. Il est donc nécessaire de trouver un équilibre, voire de construire des synergies entre maîtrise des outils et initiation à la recherche, savoir-faire technique et recul critique. Le Master « Géomatique appliquée aux études urbaines et aux risques » a été réorganisé en 2010 à l'Université de Cergy-Pontoise, c'est un exemple de formation « indifférenciée », de la recherche de ces synergies et de l'innovation pédagogique. La pédagogie repose sur l'interdépendance entre maîtrise pratique des outils cartographiques et géomatiques, des enjeux thématiques, théoriques et méthodologiques de l'environnement et de la gestion urbaine et la formation des étudiant.e.s par la recherche. L'objectif est que les étudiant.e.s soient à la fois en mesure d'être orateurs à une grande conférence internationale de géographie, ce qui suppose une maîtrise fine des enjeux, des théories et des méthodes de la géographie et de la géomatique en anglais, tout comme de participer activement aux mapathons et hackathons sur les données géospatiales, ce qui nécessite une maîtrise des techniques, des dernières innovations technologiques comme du paysage industriel et d'une capacité à inventer rapidement en situation. Cette démarche nécessite d'ajuster la pédagogie en continu aux changements en cours dans les pratiques sociales comme dans le tissu économique. Chaque année un nouveau projet est co-construit avec les étudiant.e.s, les collectivités et entreprises, en essayant de mettre les ressources dégagées par l'apprentissage au service de l'innovation pédagogique, de la montée en autonomie et d'une ouverture sur la société civile.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/cdg/1153