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Titre Time, Action and Narrative in Nietzsche and Arendt
Auteur Seyla Benhabib
Mir@bel Revue Raisons Politiques
Numéro no 70, mai 2018 Spectres d'Arendt
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 15-28
Résumé ResumeLes réflexions qu'Arendt consacre au vouloir dans le second volume du tryptique inachevé La vie de l'esprit, publié à titre posthume, n'ont pas reçu toute l'attention qu'elles méritent. Particulièrement digne d'intérêt est la manière dont Arendt s'affronte à la philosophie nietzschéenne de la volonté. Pour Arendt, Nietzsche introduit une nouvelle perspective sur la volonté en affirmant que son énigme émerge des dilemmes posés à un moi choisissant mais incapable de surmonter l'incapacité de la volonté de « vouloir en arrière », ce que Nietzsche identifie au travers du « mythe de l'éternel retour ».J'étudie ensuite pourquoi et comment, selon Arendt, la lecture que livre Heidegger de Nietzsche est fondamentale pour comprendre les propres opinions politiques d'Heidegger après 1935. Arendt s'engage dans une analyse détaillée du glissement opéré par le philosophe entre ses deux volumes dédiés à Nietzsche et conclut qu'aucun des deux penseurs nous permet de penser depuis le point de vue de l'acteur moral et politique. Quand ils considèrent le vouloir tous deux raisonnent en effet de manière spéculative et non depuis la perspective du moi agissant et décidant. Arendt, au contraire, souhaite rendre justice à « la dignité du politique » en déployant « un modèle narratif de l'action » qui envisage le vouloir depuis la perspective de l'agent moral et du citoyen politique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Arendt's reflections on the “will” in volume II of her posthumously published lectures on the The Life of the Mind have not received the attention they deserve. Particularly important is Arendt's engagement with Nietzsche's philosophy of the will. For Arendt Nietzsche introduces a new perspective on willing by claiming that its puzzles arise from the dilemmas of the choosing self but unable to overcome the will's inability “to will backwards,” Nietzsche has recourse to the “myth of eternal return”I then consider why or how, in Arendt's perspective, Heidegger's reading of Nietzsche is so consequential for understanding Heidegger's own politics after 1935. Arendt engages in a detailed examination of the shift in Heidegger's philosophy between his two volumes on Nietzsche and concludes that neither thinker allows us to think from the perspective of the moral and political actor. When they consider the will they reason speculatively and not from the perspective of the acting and choosing self. Arendt, by contrast, wants to do justice to the “dignity of the political” by developing a “narrative model of action” that considers willing from the perspective of the moral agent and political citizen.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RAI_070_0015