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Titre The Power of Nullification : Arendtian Perspectives on World-Building Practices
Auteur Marianne Fougère
Mir@bel Revue Raisons Politiques
Numéro no 70, mai 2018 Spectres d'Arendt
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 59-73
Résumé ResumeIl semblerait que tout a été dit et écrit sur la manière qu'avait Hannah Arendt de saisir le pouvoir et l'action politique. Pourquoi, dès lors, ouvrir ce dossier encore une fois ? Cet article fait l'hypothèse que la conception arendtienne du pouvoir est plus ambiguë qu'il n'y paraît. Aussi, gagnerions-nous à nous pencher à nouveau sur le pouvoir arendtien. En effet, sa double détermination nous permet de porter un regard neuf sur quelques-uns des plus grands concepts et phénomènes de la pensée politique. Au travers du cas troublant de la jury nullification, cet article se veut être en ce sens une invitation à libérer notre imagination de l'emprise d'une certaine image de la dissidence. Plus précisément, il tente de montrer combien l'ambiguïté du pouvoir de nullification est une chance puisqu'elle nous offre une manière de percevoir la désobéissance non pas comme un moment d'interruption ou comme un moment de stabilisation mais bien plutôt comme un moment de repolitisation. Un tel changement de perspective est doublement intéressant : d'une part, il dévoile la pertinence de la pensée d'Arendt pour « penser ce que nous faisons » et, d'autre part il devrait nous permettre de saisir – avec et par-delà Arendt – le rôle politique de la désobéissance.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais It seems that everything has already been said about Hannah Arendt's understanding of political action and power. Why, then, seek to address the case once again? My contention is that Arendt's conception is more ambiguous than appears at first sight. Thus, it would be to our advantage to study once more Arendtian power. Its double determination allows us, indeed, to look anew at some of the greatest concepts and phenomena in political thought. By dealing with the unsettling case of jury nullification, this article is intended to be an invitation to free our imagination, held captive for so long by a certain picture of dissent. More precisely, it argues that the ambiguity of the power of jury nullification offers us a way to perceive disobedience neither as a moment of interruption nor as a moment of stabilization, but rather as a moment of re-politicization. Such a liberation is particularly interesting not only because it discloses the relevance of Arendt's political thought to think “what we are doing” but also because it allows us to perceive – with and beyond Arendt – the political role of disobedience.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RAI_070_0059