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Titre Être dans la musique
Auteur Laurent Legrain
Mir@bel Revue Recherches Sociologiques et Anthropologiques
Numéro vol. 40, no 1, 2009 Autour de la socio-anthropologie du jeu
Page 39-58
Résumé “Être dans la musique”… cette expression maintes fois entendue dans le cadre d'interviews ou de discussions informelles menées avec des amateurs de jazz montre toute l'importance de ces moments musicaux particuliers dans les trajectoires des amateurs. Mais comment approcher analytiquement cet état fugace et, à la manière des amateurs, le placer au centre de nos préoccupations ? En dénouant le corset kantien qui enserre l'esthétique, de nombreux auteurs ont esquissé les contours d'une notion, celle de l'expérience esthétique, qui s'approche de ce que les amateurs évoquent par cette expression. Le plaisir, l'oubli de soi y sont vus comme des dimensions constitutives. Les concepts de déambulation et de logique dispositive chers au sociologue Emmanuel Belin peuvent nous aider, d'une part, à mieux cerner le dynamisme propre de cette forme d'expérience, et d'autre part, à mieux comprendre comment elle émerge d'un travail collectif sur l'environnement. Sur base de l'ethnographie d'un groupe d'amateurs se mettant en condition pour le concert du soir, cet article propose de rapprocher la notion d'expérience esthétique de celle de déambulation et de dégager la plus-value de ce rapprochement.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais “Getting into the music”… this expression, often heard in the context of interviews or abstract discussions held with jazz lovers, shows the major importance of these particular musical moments along the paths of jazz lovers. But how to approach this fugacious state analytically and, like jazz lovers, place it at the centre of our concerns ? In untying the Kantian corset bound around aesthetics, many authors have outlined the contours of a concept, that of aesthetic experience, approaching what jazz lovers evoke via this expression. Pleasure and forgetting oneself are seen as constitutive dimensions here. The concepts of “mind tripping” and “dispositive logic” dear to the sociologist Emmanuel Belin can help us, on the one hand, in better determining the particular dynamism in this form of experience and, on the other hand, in better understanding how it emerges from a collective work on the environment. Based on the ethnography of a group of jazz lovers getting themselves into shape for an evening concert, this article proposes likening the concept of aesthetic experience to that of “mind tripping” and shows what is gained in the rapprochement.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rsa/291