Contenu de l'article

Titre Accoucher de manière “alternative” en France et en Italie
Auteur Chiara Quagliariello, Lucile Ruault
Mir@bel Revue Recherches Sociologiques et Anthropologiques
Numéro vol. 48, no 2, 2017 Le travail procréatif
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 53-74
Résumé La grossesse et la naissance telles qu'elles ont lieu dans les espaces médicaux d'Europe occidentale ont fait l'objet d'analyses et d'expérimentations résolument critiques depuis “les années 68”. L'article engage un dialogue entre deux études empiriques examinant les accouchements dits “alternatifs” introduits en France et en Italie au cours des années 1970 : l'une se focalise sur “l'accouche­ment naturel” au sein d'une maternité italienne pionnière en la matière ; l'autre sur la réalisation d'accouchements à domicile par des militantes de l'avorte­ment libre et gratuit en France. La mise en perspective de tentatives intra et extra-institutionnelles d'appropriation profane de l'enfantement vise à rouvrir le questionnement problématique du rapport entre féminisme et maternité. Si l'on se donne la peine d'en analyser le sens politique – à savoir les croyances investies dans des pratiques situées à la marge des préoccupations féministes –, leur portée protestataire face aux dispositifs médicaux, et ce au profit d'une répartition inédite du travail procréatif, ces scénarios marginaux éclairent et questionnent la culture ordinaire de l'engendrement à l'aune du pouvoir médical et patriarcal.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Pregnancy and birth as they take place in the medical spaces of Western Europe have been the object of analyses and resolutely critical experimentations since the “68 era”. The article engages a dialogue between two empirical studies examining childbirth ter- med “alternative” that were introduced in France and Italy during the 1970's : one focuses on “natural childbirth” under the auspices of a pioneer Italian maternity clinic ; the other on home births by militant advocates of free and cost-free abortion in France. Placing these intra and extra-institutional attempts at a non-professional assumption of childbirth into perspective is a way of reopening a problematical questioning of the re- lationship between feminism and maternity. If we take the time to analyse their politi- cal meaning – namely the beliefs attached to practices located on the margins of femi- nist concerns –, their protest value vis-à-vis medical facilities, with that introducing an unprecedented redistribution of procreative work, those marginal scenarios clarify and challenge the ordinary culture of reproduction as measured by medical and patriarchal power.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/rsa/1961