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Titre Domination et résistance étudiante au sein d'un « lieu clos et apolitique » : l'université camerounaise (1962-2014)
Auteur Cindy Morillas
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 35, 2018/2 Appréhender des « situations autoritaires », lectures croisées à partir du Cameroun et de l'Éthiopie
Résumé Dans le contexte autoritaire Camerounais, l'université est officiellement considérée comme un « lieu clos et apolitique ». Cet article analyse la genèse et l'évolution des dispositifs de pouvoir et de résistance, au sens large finalement utilisé par Michel Foucault, relatifs à la liberté d'expression des étudiants. S'appuyant sur des données qualitatives recueillies dans le cadre de ma recherche doctorale, l'article démontre que la genèse de ces dispositifs s'est faite par moments, avec des affinements progressifs liés aux évolutions du contexte politique et social. Entre 1963 et 1965, soit dans les premières années de l'université créée en 1962, les autorités mettent en place les deux dispositifs de pouvoir qui perdureront. Il s'agit d'une part de la répression des mobilisations étudiantes et, d'autre part, de la création d'associations étudiantes que nous qualifions d'« institutionnelles ». Ils ont pour objectif de faire face aux dispositifs de résistance que sont les manifestations étudiantes et les associations étudiantes « autonomes » (c'est-à-dire créées par les étudiants). L'impératif stratégique est, du côté du pouvoir, celui du contrôle de la parole étudiante et, du côté de la résistance étudiante, celui de la liberté d'expression. L'article démontre que, au-delà des évolutions de forme, ces impératifs stratégiques perdurent jusqu'à nos jours malgré la réinstauration du multipartisme en 1990.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In the authoritarian Cameroonian context, the university is officially considered as a "closed and apolitical place". This article analyses the genesis and the evolution of the devices of power and resistance, in the broad sense finally used by Michel Foucault, relating to the freedom of expression of the students. Based on qualitative data collected as part of my doctoral research, the article demonstrates that these devices was made with progressive refinements related to changes in the political and social context. Between 1963 and 1965, in the first years of the university created in 1962, the authorities set up the two apparatus of power that will continue. On the one hand, we find the repression of student mobilizations and, on the other hand, the creation of student associations that we call "institutional". They aim to cope with the apparatus of resistance that are student demonstrations and "autonomous" students' associations (that is, created by students). The strategic imperative is, on the side of power, to control student speech and, on the side of student resistance, to express themselves freely. The article shows that, beyond technical evolutions, these strategic imperatives persist until today, despite the reinstatement of multiparty politics in 1990.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/espacepolitique/5118