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Titre Le retour des classes sociales ?
Auteur Louis Chauvel
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 79, octobre 2001 Revue de l'OFCE n°79
Rubrique / Thématique
Dossier : perspectives à moyen-long terme
Page 315 à 359
Résumé La fin des classes sociales semblerait une évidence pour de nombreux auteurs contemporains, au point que cette question a disparu de la production des sciences sociales, en France particulièrement. L'objectif de cet article est de revenir sur le problème empirique des classes sociales et sur leur évolution au cours des dernières décennies. En revenant sur la question des inégalités économiques et sociales structurées, et sur les éléments culturels et subjectifs susceptibles de sous-tendre les classes sociales, deux périodes historiques s'opposent nettement. D'une part, la période de croissance rapide de l'après-guerre a vu l'effacement d'une partie du contenu objectif des classes sociales. D'autre part, depuis la fin des années 1970, au contraire, des inégalités structurées se reconstituent et déterminent objectivement les conditions de vie de groupes sociaux repérables. Néanmoins, ces inégalités structurées, renaissantes, ne sont guère organisées par une conscience capable d'animer un mouvement collectif durable et de donner une expression aux rapports sociaux sous-jacents, ce qui n'est pas sans poser problème pour l'identité sociale des membres des classes populaires, au travers d'un phénomène de dyssocialisation. Objectivement visibles mais subjectivement désarticulées, les classes sociales sont porteuses d'un avenir plus ouvert qu'on ne le conçoit généralement.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais For many sociologists, the death of class is an obvious process: the question of classes has almost disappeared from contemporary social sciences for the last two decades, particularly in France. The aim of this paper is reassess the empirical aspects of this problem. Two different periods clearly appear. On the one hand, the period of fast growth of the post-war era saw a decline of the objective disparities between social classes. On the other one, since the end of 70s the evolution has been unclear, because of restructuring inequalities in a context where no collective consciousness seems about to organize classes. The split between the two aspects, the objective and the subjective ones, could create a phenomenon of "dyssocialization", say a double bind problem undermining the popular class identity. Objectively visible but subjectively unstructured, the future of social classes remains open.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_079_0315