Titre | De la distinction en situation coloniale | |
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Auteur | Liêm-Khê Luguern | |
Revue | Socio-anthropologie | |
Numéro | no 37, 2018 Mémoires coloniales | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Mémoires coloniales |
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Page | 87-105 | |
Résumé |
Les agencements sociaux sont constitutifs de l'écriture de l'histoire des « travailleurs indochinois » en France (1939-1952). Ces « travailleurs indochinois » ne forment pas une entité homogène. Parmi eux, se trouve une élite qui a formé l'encadrement subalterne. Ce qui la caractérise, c'est son individualisation poussée, par la scolarisation reçue dès leur plus jeune âge, ce qui permet aux individus qui la composent de s'extraire du groupe. Partant, cet individu est capable de prendre du recul par rapport à la domination subie et peut alors devenir un moteur de l'émancipation pour tout le groupe. Cet individu est « collectif », en témoigne aujourd'hui l'abondance de sa production de témoignages et d'écrits qui fait de lui le principal producteur de la mémoire collective, celle des « travailleurs indochinois ». Ces derniers sont finalement les grands absents de l'écriture de cette histoire. Ils ont subi une double domination telle une malédiction collective et confie à l'élite, leur interprète d'hier et d'aujourd'hui, le pouvoir de raconter. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Social arrangements underpin the writing of the history of “Indochinese workers” in France (1939–1952). These “Indochinese workers” did not form a homogeneous entity. Among them one finds an elite that trained the subaltern staff. This elite was characterized by emphatic individualization and by the schooling received from an early age, which allowed the individuals comprising it to extricate themselves from the group. These individuals were therefore able to take a step back from the domination to which they were subject and become a driver of emancipation for the whole group. These individuals were “collective”. This is attested today by their abundant output of testimonies and writings, making them the main producer of the collective memory of “Indochinese workers”. The latter are, in the end, conspicuously absent from the writing of this history. They have undergone a double domination, like a collective curse, entrusting to the elite—their interpreter of yesteryear and today—the power to recount. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/3287 |