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Titre Ministre de la justice, un oxymore ?
Auteur Nicole Belloubet
Mir@bel Revue Pouvoirs
Numéro no 178, 2021/3 La justice. Regards critiques
Page 131-145
Mots-clés (matière)budget citoyen constitution crise droit Etat éthique gouvernement juge magistrature média ministre parlement pouvoir politique projet de loi syndicat système de valeurs système judiciaire
Mots-clés (organismes)Conseil supérieur de la magistrature - C.S.M.
Mots-clés (géographie)France
Résumé Parce qu'il n'est pas un ministre comme les autres, le ministre de la Justice occupe une place singulière qui, sans être exempte de soupçon, s'avère légitime. Le capital symbolique dont il bénéficie ne saurait faire oublier le réseau de contraintes (budgétaires, de la gestion des professions, des relations avec les médias, et surtout politiques) dans lequel il est enserré. Au cœur d'un paradoxe permanent, il représente le pouvoir politique face au monde de la justice mais aussi la justice face aux pouvoirs politiques. Des soupçons naissent quant à son influence supposée sur le cours de la justice (nomination des procureurs, instructions générales). Pour pallier ces doutes, des solutions sont préconisées, radicales (suppression du ministère de la Justice) ou graduées (instauration d'un procureur de la nation démocratiquement désigné). La place du ministre de la Justice est cependant légitimée par un triptyque indépassable : la cohérence de l'organisation judiciaire au sein de notre démocratie parlementaire, l'exigence d'une présence ministérielle notamment en période de crise, l'unité du droit et de l'État.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Because he is not a minister like any other, the minister of Justice occupies a particular place which, despite a degree of suspicion, seems legitimate. The symbolic capital attached to the title must not lead us to forget the web of constraints (linked to the budget, career management, relationship with the media and above all politics) that confines the minister. At the heart of a permanent paradox, he represents the political power to the judicial authorities and justice to the political authorities. There are suspicions about his alleged influence over the course of justice (nomination of prosecutors, general instructions). Solutions have been recommended to remedy such doubts, some are radical (suppression of the ministry of Justice), other more graduated (instauration of a prosecutor of the nation to be democratically designated). However, the place of the ministry of Justice is legitimized by an irreducible triptych : the coherence of the judicial organization within our parliamentary democracy, the need for a ministerial presence in periods of crisis, the unity of the law and the state.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POUV_178_0131 (accès réservé)