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Titre Stabilisation et transparence
Auteur Étienne Farvaque, Florence Huart et Clément Vaneecloo
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 92, janvier 2005 Revue de l'OFCE n°92
Rubrique / Thématique
Dossier : Europe
Page 99
Résumé Lorsque la politique monétaire vise la stabilité des prix et que l'utilisation de la politique budgétaire est contrainte, le besoin de recourir aux stabilisateurs automatiques est accru. Mais ceci s'effectue au détriment d'une variabilité accrue du solde budgétaire. Le problème se pose alors de savoir si l'utilisation des stabilisateurs automatiques est compatible avec les exigences du Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Le respect des normes posées par le Pacte implique en effet de corriger les variations des soldes budgétaires liées au besoin de stabilisation par des ajustements de la composante discrétionnaire des finances publiques. À politique monétaire donnée, de tels comportements peuvent s'avérer contre-productifs, prolongeant et aggravant la récession. Le risque est donc de naviguer entre non-respect du PSC et opacité des décisions budgétaires, ce qui ne peut qu'aggraver le déficit démocratique européen. Cet article tente de sortir du dilemme en proposant d'adapter « la règle budgétaire de Taylor ». Cette règle, proposée par Taylor (2000), fait dépendre le solde budgétaire de l' output gap , et prend donc en compte le besoin de stabilisation automatique. C'est une règle budgétaire transparente et adaptée aux conditions macroéconomiques de chaque pays membre. Partant d'une évaluation de la force des stabilisateurs automatiques dans les pays de l'Union européenne, nous analysons la portée d'une telle règle budgétaire dans le cadre de l'application du PSC, et comparons ses implications aux les dernières propositions de la Commission européenne. L'application d'une « règle budgétaire de Taylor » aux pays européens a plusieurs avantages. D'abord, elle tient compte des spécificités nationales dans la détermination du niveau du déficit structurel correspondant au double besoin de flexibilité et de discipline budgétaire. Ensuite, elle est transparente, ce qui la rend plus crédible et plus efficace. Enfin, elle repose sur la stabilisation automatique, et non sur des impulsions discrétionnaires. Par rapport aux propositions récentes de la Commission, la méthode retenue permet d'évaluer le degré de stabilisation possible, compatible à la fois avec l'objectif d'équilibre des finances publiques et avec l'exigence de transparence des politiques publiques. La logique économique, pourtant revendiquée par la Commission, semble ainsi mieux respectée.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper evaluates the strength of automatic fiscal stabilizers in European countries by applying to the EU countries Taylor (2000)'s methodology, which relates the budget balance to the output gap and the structural budget balance. Estimates are provided for the EU and for each of the EU members. Furthermore, we ask whether this « Taylor's fiscal rule » can be considered as a guide for national fiscal policies under EMU, in relation with the recent proposals made by the European Commission. Using the estimated fiscal policy rules in individual EU countries, we compute the structural budget position compatible with a balanced total budget position, given the size of the automatic stabilizers and the behaviour of the output gap. We then evaluate the stance of discretionary fiscal policies consistent with the requirement of a balanced budget. In our opinion, Taylor's fiscal rule also increases transparency in public governance. JEL codes  : E62, E63, H62.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_092_0099