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Titre La planète bleue est-elle en péril vert ? : Actualité et permanence de l'anti-écologisme
Auteur Patrick Troude-Chastenet
Mir@bel Revue Ecologie & politique
Numéro no 66, 2023/1 Cultiver la terre avec des algorithmes ?
Rubrique / Thématique
Variations
Page 129-148
Résumé Au début des années 1990, deux intellectuels français apportèrent une caution scientifique aux premières manifestations d'écolophobie. Trente ans plus tard, alors que l'urgence climatique vient confirmer des prévisions jugées naguère alarmistes, ce discours continue d'opérer et tend même à se radicaliser. Aujourd'hui comme hier, les détracteurs de la pensée écologiste prétendant être les seuls à parler au nom de la science, qualifient leurs adversaires d'idéologues. Prompts à dénoncer l'aveuglement idéologique de ceux qui ne partagent pas leur enthousiasme pour le modèle technocapitaliste, ces défenseurs autoproclamés des Lumières détestent le principe de précaution et communient dans le culte du risque. Nous voudrions montrer ici que non seulement le discours de ces gardiens de la Raison est on ne peut plus « idéologique » mais qu'il se renouvelle peu, recycle de vieilles baudruches et qu'il émane le plus souvent d'acteurs intéressés, entretenant à l'occasion des liens directs avec l'industrie et les milieux politico-financiers qui la soutiennent.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In the early nineties, two French intellectuals gave scientific support to the first manifestations of ecophobia. Thirty years on, even though climate emergency is lending relevance to previsions once deemed alarmist, the same discourse is still gaining traction, even becoming more radical. Now as then, critics of environmental thinking claim to be the only ones speaking in the name of science, dismissing their opponents as ideologues. These self-proclaimed supporters of the Enlightenment, quick to denounce as ideologically blinkered those who do not join in their acclaim of the techno-capitalistic model, detest the precautionary principle and embrace a gospel of risk-taking. We aim to demonstrate that not only is the discourse of those guardians of Reason deeply ideological, but that it hardly renews itself, recycling threadbare nostrums, and more often than not emanating from self-interested figures who have occasional links with business and the politicians and financiers who support it.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOPO1_066_0129 (accès réservé)