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Titre Vom Weichen der Bilder. Die konzeptuellen Vororte der Literaturgeschichte
Auteur Marion Picker
Mir@bel Revue Germanica
Numéro no 71, 2022/2 La carte et la frise : les « images » de l'histoire littéraire, entre visualisation et modélisation
Rubrique / Thématique
Dossier. La carte et la frise : les « images » de l'histoire littéraire, entre visualisation et modélisation
Page 115-135
Résumé ‪L'expression « Weichbild » a connu une conjoncture étonnante dans les années vingt et au début des années trente du siècle dernier. Elle apparaît chez Siegfried Kracauer, Franz Hessel et Walter Benjamin, non seulement comme reprise d'un terme du droit urbain du Moyen-Âge désignant l'application de la jurisprudence urbaine en dehors des murs de la ville : c'est aussi bien dans les textes littéraires que dans la théorie littéraire et sociale que se dessine une nouvelle utilisation de « Weichbild ». Le mot est placé dans de nouveaux contextes et indique ainsi le potentiel d'une autre lecture décalée des phénomènes de la modernité. Ainsi, « Weichbild » se donne à lire non seulement au sens traditionnel historique et juridique, comme « privilège urbain » définissant un espace, mais en même temps comme ville littéraire, c'est-à-dire une ville littéralement constituée par des signes et des lettres. En résulte une image de la ville comme un espace de pensée, une image qui s'assouplit, recule, devient floue, et ce non seulement dans les zones périphériques. Ainsi, une notion existant auparavant et ayant connu une longue histoire s'ouvre sur un rapport avec les images et les média de la modernité, mais aussi sur plus encore : si « Weichbild » est intégré dans les réflexions sur l'image et le langage, ce n'est pas seulement la ville qui apparaît comme un espace d'expérience littéraire, mais aussi l'écriture de l'histoire littéraire quise présente comme conditionnée par le potentiel des images d'un texte qui entrent à chaque fois en ligne de compte et le rendent lisible.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais ‪The expression “Weichbild” had an astonishing moment of success in the 1920s and early 1930s of the last century. It does not only appear in the work of Siegfried Kracauer, Franz Hessel and Walter Benjamin as a revival of a term from medieval urban law, referring to the validity of urban jurisprudence outside the city walls. In literary texts as well as in literary and social theory, a new use of “Weichbild” emerges. The word is placed in new contexts and thus indicates the potential for a different reading of the phenomena of modernity. Thus, “Weichbild” does not only appear in the traditional historical and legal sense, as an “urban privilege” defining a space, but at the same time as a literary city, i.e. a city literally constituted by signs and letters. The result is an image of the city as a space of thought, an image which is becoming more flexible, less clear, and not only in its peripheral areas. In this way, a previously existing concept with a long history opens up a relationship to the images and media of modernity, and, what is more: if “Weichbild” is to be thought of as part of the reflection on language and image, it is not only the city that appears as a space of literary experience consisting of letters and other signs, but literary history itself resembles a “Weichbild”, being contingent upon the momentaneous readability of the image potentials of the text.‪
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GERMA_071_0115